Le kigo des fourmis grasses
LE KIGO DES FOURMIS GRASSES
Renard à l’iris
une image sur un mur
est-ce une œuvre d’art ?
Je parcours souvent mon petit clos comme une galerie de tableaux. Peints par qui ? je ne sais pas… Ils appartiennent à mes sens, ils sont à moi.
Raffinée est la fleur du café de ce dimanche. Élégante jusqu’à l’évaporation, l’effacement.
Laisser aux iris d’un jour
La joie de danser leur vie
Je relis ce fragment d’un poème écrit hier. Danser. Vie de fleur, vie de flamme, vie de femme.
Vie de feuille aussi, qui se couvre d’une pellicule d’or afin de payer le violon du vent qui la fera tourbillonner ; « Moin la vnu isi pu jènevan* tourn amoin… »
(*la chanson parle de jène jan, jeunes gens…)
Feuille rousse
dos « écaille de tortue »
de la chatte
Feuille qui tombe, chatte qui passe : l’occasion rêvée pour que deux kaïros se rejoignent. La tache fauve du limbe a-t-elle fini sa course sur un des ocelles orange de l’animal ? La chatte est passée si vite…
Faut-il que je me dépêche pour aller compter les iris de ce matin, sans les piétiner ?
Profiter de la pause de 8 h que s’accorde le vent frisquet pour faire un tour du jardin, un état des lieux. Constater que le pié vavang en son pot depuis plus d’un mois, n’a point grandi d’un iota. Ne pas sonner printemps trop tôt.
Exposées aux bourrasques, les fleurs se font plus petites ; les cerises aussi. Mais pas les fourmis oh non ! Elles se repaissent des restes de pâtée pour chats et grossissent à vue d’œil, leurs morsures plus riches en venin, aussi.
Noter en kigo : « période de fourmis grasses » ? Bah !
Regarder plutôt
le lys de la paix refleurit
sous la véranda
(15 septembre 2024)