Le temps des fleurs

LE TEMPS DES FLEURS

L’indigo*

aux papillons jaunes

persistants

(le gros indigo : plante aux fleurs jaunes venue clandestinement en mon jardin)

C’est ainsi que le temps passe… à un rythme qui échappe à nos chronomètres et à nos changements d’heures.

Le temps du pied de lavande est-il plus long ou plus court depuis qu’un iris s’y est niché ?

Mettre une fleur dans ses cheveux — jasmin éclos de la nuit, de préférence — les rendra-t-il moins blancs ?

Mais, sotte idée de vouloir rendre ma chevelure moins blanche ! Il se trouve toujours quelqu’un pour envier sa blancheur — vénérable ? —. Peut-être est-ce là juste un compliment arrêté à ce qui se remarque sur ma personne peu remarquable…

Bah ! Ne pas se montrer difficile, accueillir sourires et paroles obligeantes, c’est là secret du bonheur.

Un compliment

fait à ma chienne

je suis contente

Je peux m’enorgueillir aussi de l’orchidée fauve qui refleurit. Elle me fut offerte à Noël, l’an passé. Les premières fleurs ont duré longtemps puis se sont fanées et la plante mise au repos sous la serre ombrière des rameaux du cerisier.

Les corolles actuelles on un peu rétréci, me semble-t-il. Mais qu’aije à faire de pétales géants dus à l’engrais ?

Mon lacet défait

plus près du rose inconnu

d’une fleurette

Se pencher sur la minuscule fleur à peine perceptible à travers l’herbe reverdie lors d’une balade bord la mer. Je rêve toujours d’en ramener un pied chez moi, de l’acclimater en mon jardin créole… Il ne rechignera pas à accueillir une espèce de plus dans son fouillis coloré.

Vœu qui ne se réalise pas souvent : la plante convoitée s’avère indéracinable ou bien elle ne se plaît loin de son habitat aride et salin. Ou encore, elle périt, piétinée par quelque « jardinier assassin » : Madame, sa mové zèrb, sa ! Ma l’arash toute !

(28 octobre 2024)