Tu grimpes ou tu plonges?
TU GRIMPES OU TU PLONGES ?
Pointe du cyprès
lui imaginer voyage
suivant le soleil
Le cyprès de mon jardin — cyprès de Leyland ? — se dresse, tout fier d’avoir dépassé le pêcher.
Il incurve légèrement sa pointe vers le soleil-source qui irradie tout l’Est. Changera-t-il de direction au fil des heures ?
La vie remaniée par ma fantaisie ! J’y crois parfois… un peu… et puis j’oublie. Plus rarement, me vient fierté qu’une de mes supputations crypto scientifiques s’avère authentique.
De toute façon, que savons-nous des mystères de la vie qui grouille autour de nous ?
Regarder en surface quelques rides, noter le ploc dans l’eau et… ne pas suivre la grenouille plongeant vers la vase fertile du fond, là, au cœur du vivant.
La grenouille plonge
derrière les baies vitrées
vue sur escaliers
J’ai ainsi revisité hier le haïku de Bashô, avec les élèves du Lycée Memona Affejee. L’établissement bâti de manière étagée, présente un aspect labyrinthique de parkings, de passerelles, d’escaliers raides comme des échelles… de quoi égarer (et essouffler) la prof d’un autre âge que j’étais.
Sans compter le va-et-vient incessant du téléférique si proche qu’on se demande si les cabines ne vont pas frôler les toits ou nous tomber sur la tête… Contraste entre le moderne ensemble de béton et de verre et la sagesse ancienne du haïku !
Vieil haïku
dans ce lycée « futuriste »
quel sens peut-il avoir ?
Mais le courant est passé. Jeunes réunionnais et allemands se sont lancés dans le comptage de syllabes et la subtilité du « pas de côté ». Comment dire ce qui lui a mis les larmes aux yeux ou la tortue coincée sous un rocher quand elle a pu s’en approcher ?
Merci aux professeurs réunionnais qui ont organisé ce complexe et foisonnant séjour… Merci à la gentillesse de la professeure allemande qui a traduit mes propos de haïjin-qui-ne-parle-que français.
(29 octobre 2024)