Carnets de vacances (8)
SUR LES TRACES DE LA LANGOUSTE
Les vacances sont finies ?
Hier la fin du Ramadan passée presque inaperçue, très calme cette année dans ma rue. Les voisins l’ont fêtée ailleurs.
Ce matin, la marée des rumeurs urbaines, les écoles ont rouvert dans toute l’île. Tout se mêle, s’emmêle, bruit des moteurs, débroussailleuses, et la sirène des pompiers… les premiers secours déjà pour la semaine à peine entamée. Et le gris et la fraîcheur d’un mois d’Août résolument « de saison ».
Je cherche un signe, un élan, une envie de me lancer dans la vaine mêlée… alors que tout mon corps, toute mon âme n’aspirent qu’à … à rien, justement : me laisser porter par l’aile d’un oiseau, marcher à petits pas vers les iris un peu plus larges, un peu plus en forme de fleurs mais toujours en vert !
Rester dans le souvenir de ce dimanche passé à vaguer, les yeux fixés sur l’horizon des vagues, à écouter chanter l’océan : la mer si bleue, si claire berçant les oursins rangés en bataille sur l’affleurement de corail. Baignade interdite ! Et le calme de ce coin de plage où la pensée n’a qu’à se mettre au diapason, se laisser ballotter à la crête d’une vague, qui se forme et de déforme éternellement, et qui laisse son empreinte d’écume un peu plus loin chaque fois vers la terre.
Flaque d’écume
en forme de cœur
un oursin se prélasse
Marcher sur le sable frais et doux : la joie des orteils et leur trace éphémère, le temps d’un reflux. Á chaque pas, se pencher, recueillir un fragment de pierre qui fut corail, coquillage, un crayon d’oursin aux teintes chamarrées…
Le galet blanc
cette incrustation de jais
quelle vie ?
La plage aux merveilles à raconter à la petite fille, jupe cerise qui danse sur le sable, les mains pleines…
Sensation d’humidité -
elle remplit mes poches
de ses trésors de plage
Et puis cette grosse langouste encore entière, incongrue. A-t-elle vraiment été rejetée par la mer ? S’est-elle échappée du panier d’un braconnier
nocturne ? Ou bien... qui peut me proposer une réponse?
(Monique MERABET, 20 Août 2012)