Dimanche, on tourne... les pages (24)

Publié le par Monique MERABET

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HAIKOOL

 

 

 

 

 

Il est là ! On l’attendait tous, on l’espérait tous ! Il vient de faire ses premiers lecteurs sous les meilleurs arbres-auspices du Marché de la Poésie de Saint Sulpice, le 8 Juin 2013.

IL ? C’est HAIKOOL, l’anthologie de haïkus et senryus, que viennent de publier les Éditions L’iroli qui s’interrogent :

« Avons-nous réussi à apprivoiser l’esprit comique du haïku ? »

 

Devant moi, la couverture aux teintes vives qui inspirent la gaîté… Peut-on dire qu’elle est coquelicot ?

Oui, oui, elle est coquelicot : de cette couleur tonifiante qui sert d’écrin au dessin de couverture très réussi – Bravo Paquita ! – où les roues du vélo font le paon, à moins que ce ne soit le paon qui imite les roues du vélo… La réponse est à l’intérieur, page 31

 

Ech jòn-ne mého

i jalouzète éch viu vélo

pi sès deus ruëles

 

C’est écrit en Picàr et c’est de Jean-Marie Braillon, le haijin qui a assuré la mise en langue picarde des cent-huit haïkus du recueil.

Pour cette anthologie, en effet, Liroli n’a pas failli à sa tradition : donner à lire, à entendre des tercets aux sonorités multilingues. Ici, il y a six langues et, après avoir lu les haïkus en Français (deux ou trois fois chacun, comme il se doit) je me propose de profiter de ce zanbrokal linguistique et de les redécouvrir chaque jour dans une langue différente : anglais, espagnol, allemand, néerlandais, et… le picàr pour la bonne bouche. Je suis particulièrement sensible à ce « créole » venu du Nord, moi la réunionnaise qui aime tant son parler régional.

Mais, quelle que soit la langue de lecture adoptée, chacun pourra se régaler de ces petits instants drôles ou tendres, tendrement drôles.

Mon préféré : celui de David Cobb, page 28 :

 

 

à quoi bOn

tes moues O puis O –

je ne parle pas pOissOnrOuge

 

Mon préféré… mais j’aurais pu en citer tout plein d’autres. Á vous, lecteurs, de découvrir la substantifique moelle de ces petits textes incisifs, délicatement appariés sur deux pages en vis-à-vis… une spécialité Liroli, là aussi.

Ai-je tout dit ?

Ah ! ma chronique serait bâclée (et non bouclée) si j’omettais la galerie des pimpantes carinatures réalisées par isabel Asùnsolo. Une belle gageure que de faire le portrait à la main de chaque haijin ! Bravo pour ces dessins pleins d’humour et de bienveillance d’une éditrice qui aime ses auteurs et qui a su mettre en évidence le meilleur trait de leur physionomie. Bravo, cent-huit fois bravo !

Enfin, presque cent-huit puisque parfois, de malicieuses petites souris dues au talent de Paquita, là encore, se sont glissées agréablement à la place d’un visage trop discret.

Un très joli bouquin, superbement réalisé dans ses moindres détails (lo gou liroli, oté !*), à emporter sur les plages de vos vacances. Mais si ! Mais si ! Il y a (aura ?) une saison qui s’appelle :

été, zomer, sommer, summer, verano, lonjors…

 

* Hé! La saveur Liroli! (en créole réunionnais)

 

(Monique MERABET, 16 Juin 2013)

Publié dans LIRE

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M
<br /> Merci pour cette recension qui met l'eau à la bouche !<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Mais... à la recherche du mot "été" dans ma langue maternelle, je remarque une petite coquille (quel dommage) : en allemand, été, c'est Sommer. (sans rancune)<br />
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M
<br /> <br /> J'ai vite corrigé la coquille que tu m'as signalée. Merci.<br /> <br /> <br /> <br />