Dimanche, on tourne... une page de vie
PREMIER SOIR DE JUIN
Premier soir de Juin
l’air sera-t-il aussi doux
quand je mourrai ?
Cette dernière nuit de Mai, je lui ai parlé. Avant que son âme ne s’en aille vers un Eden qui m’est encore inaccessible.
Je lui ai rappelé les beaux jours de ses sept années sur la terre, ce qu’elle aimait y faire.
Douleur
l’incompréhension
dans ses yeux d’ambre
Je lui ai raconté. Et sa souffrance s’est apaisée. Elle s’est endormie et sa vie s’en est allée, tout doucement, sur la pointe des pieds pour la conduire au jardin des âmes éternelles. Son riant paradis.
A-t-elle rêvé de ses chasses au chat blanc qui squattait ses plates-bandes ? A-t-elle pensé à ma main qui la caressait ?
Elle est partie. Un peu de son âme habitera désormais l’âme de mon jardin, à côté de Junior, des oiseaux tombés du nid et de toutes ces petites bêtes que l’on écrase sans y penser, à côté des cobayes, aussi.
Écroulée sur le gravier
un petit escargot collé
à sa toison
Au marché du vendredi j’ai acheté des zinnias colorés. Je les planterai en ces endroits du jardin qui lui étaient si familiers : petites flammes vives qui accompagneront son souvenir. Pour un temps. Les fleurs se fanent, elles aussi.
L’orchidée
là où elle aimait
reposer
Je suis heureuse d’avoir pu lui dire adieu avant qu’elle ne s’en aille, de l’avoir accompagnée jusqu’au bout du lien d’affection qui nous unissait. Qui nous unit.
Sa présence demeure en mille espaces, en mille instants partagés…
Crépuscule
je descends vers la cuisine
où elle n’est plus
Son amour me manque. Précieux comme une bulle d’amour pur, l’amour sincère, fidèle, d’une chienne noir et fauve qui a embelli mes jours. Merci Doria !
(Monique MERABET, 1er Juin 2013)