Haïkuthérapie

Publié le par Monique MERABET

ois39.JPG

 

 

HAÏKUTHÉRAPIE

 

 

Peut-on soigner la dépression par les haïkus ? Je réponds sans hésitation : « OUI »

La preuve en est, ces péripéties autour du lampadaire que j’aperçois de la table où j’écris habituellement sous la véranda.

Et s’il y a quelque chose qui me fait grincer des dents, qui me rend l’humeur morose, c’est cette prolifération de câbles, ces ampoules à la lumière crue blessant la nuit et tous ces horribles pylônes qui les soutiennent.

De quoi me donner le bourdon, vraiment !

Et puis un jour, je remarque les ricins, ces arbustes « sauvages » qui prolifèrent dans la cour du voisin.

 

L’écran des ricins

jour après jour le lampadaire

rapetisse

 

Effectivement… mon haïku semble accélérer la pousse des végétaux (pour être honnête faut préciser qu’on était à la saison des pluies) et me voilà débarrassée de cette vision enlaidissant mon horizon.

Pas pour longtemps hélas ! On réaménage de fond en comble une rue proche pour en faire une « avenue digne de ce nom », le maire dixit. Et voilà qu’un monstrueux pylône en béton me barre l’horizon.

 

30 Novembre

hors de portée des ricins

le nouveau pylône

 

Je ne pourrais jamais m’y faire ! Et mes idées noires qui reviennent au galop… Mais en fait, comme dit Simone Signoret, « le lendemain, elle était souriante »

 

Ce laid pylône

je le supporte mieux

après mon haïku

 

Et, ma foi, je finis par l’oublier, prenant exemple sur les oiseaux qui occupent sans état d’âme leur portée de fils rehaussée. Quant à l’inspiration, elle ne me fait pas défaut même quand je ne trouve rien à dire.

 

Ce haïku

qui ne vient pas – rien

à retenir de ce jour ?

 

Pas très bons mes haïkus ? Bah ! Ce n’est pas ce qui empêchera la terre de tourner. La terre ou…

 

Chaque matin

elle tourne sur elle-même

la cuiller du café

 

(Monique MERABET)

 

Publié dans Haïbuns

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
I
<br /> <br /> Je n'ai pas réussi à remettre la main sur une série de haïkus que j'avais fait autour des hirondelles et à un moment donné je disais en substance : et si les fils disparaissaient où iraient les<br /> belles notes que vous composez.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> A l'époque il était fortement question d'enterrer tous les fils électrique et de téléphonque qui, il est vrai, abîme tellement le paysage.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Oh combien je suis d'accord avec toi, Monique. Quelle horreur ces pylone alors que l'homme est capable de créer tellement plus beau.<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
M
<br /> <br /> Les tourterelles.. Justement il y en avait deux ce matin<br /> <br /> <br /> portée de fils<br /> <br /> <br /> si.. do... les ventres blancs<br /> <br /> <br /> des tourterelles<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Pour ce qui concerne les "créations" humaines, je crois qu'il en fait un peu trop l'homme et il ferait bien mieux de préserver les merveilles offertes par la nature, celles qui sont vivantes et<br /> qui se transforment... naturellement. Celles de l'homme sont toujours un peu figées, non? N'est pas Créateur qui veut!<br /> <br /> <br /> Bonne journée à toi.<br /> <br /> <br /> <br />
C
<br /> <br /> Ah! le Haïku de blues! ! ! C'est vrai que les nécessités de mise en forme ont un effet apaisant, pour certaines qui comme toi s'en tirent avec panache. Moi, ça aurait plutôt tendance à me<br /> mettre les nerfs en boule quand l'inspiration est aux abonnés absents.<br /> <br /> <br /> Claude<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre