LAMBREQUINS ET VIEUX BARDEAUX (25)
ESPRITS DE MÈRKAL 2
Le gardien de la résidence vint frapper à sa porte. On l’appelait au téléphone ; elle pouvait répondre sur le poste de la salle commune.
C’était Vanessa.
- Je suis désolée, Héloïse, mais… tu as dû remarquer que nous avions la même marque de portable. Ce matin, lorsque je l’ai vu sur la table, je l’ai pris, croyant qu’il s’agissait du mien. Vraiment, aujourd’hui je suis la reine des tête-en-l’air, ajouta-t-elle d’un ton penaud.
- Ah ! C’est toi qui l’as ! fit Héloïse, soulagée. Quand pourrai-je le récupérer ?
- Heu… ce n’est pas trop urgent, j’espère. Pour le moment, je suis chez une copine à la Montagne. Mais si tu veux, dans la soirée je passerai à la case ; il faut que je récupère le jeu vidéo de Greg. Comme tu n’habites pas trop loin, viens le chercher vers sept heures ! ça fera une promenade pour Kouri. Excuse-moi encore. C’est O.K ?
- O.K ! Merci Vanessa.
Á sept heures moins le quart, Héloïse quitta la Résidence « Jacaranda ». il faisait encore jour et la température s’était considérablement adoucie. Vers l’ouest, le ciel était d’un orangé splendide… Une belle balade, en vérité.
Á peine avait-elle tourné le coin de la rue qu’une Ford jaune dissimulée derrière une haie e crotons démarra sur les chapeaux de roue. Á l’intérieur, Vanessa déclencha son portable.
Lorsque Héloïse parvint aux abords de la case – un chantier entouré de hautes tôles – elle ne remarqua pas la voiture jaune sagement rangée dans une ruelle adjacente.
Le barreau, métallique lui aussi, qui permettait l’accès à la maison, céda sous la pression de la visiteuse. Vanessa devait être déjà sur place.
Héloïse avança vers la véranda principale, en devanture, pour constater que la grille de protection était baissée.
Bien sûr… elle était bête ! Il devait y avoir une autre entrée.
Effectivement, en contournant la maison, elle vit une poterne entrouverte… Ce qui la confirma dans l’opinion que Vanessa l’attendait.
Confiante, elle pénétra dans la pénombre de la case aux volets clos.