Les couleurs du ciel
LES COULEURS DU CIEL
Ce matin
le bleu du ciel
me suffit
Ce samedi, l’azur est plus pâle que d’ordinaire. Je me suis levée plus tôt. Il serait facile me semble-t-il d’étalonner les variations de bleus et pouvoir se dire en ouvrant ses volets. Tiens ! à vue de ciel il est 6h30, 7h, 7h30… vous voyez, je donne une fourchette raisonnable pour le réveil d’une retraitée.
Mais pourquoi m’embrouiller les pensées et les haïkus avec tous ces chiffres ? Les informations chiffrées squattent de plus en plus notre quotidien… jusqu’au ridicule. Ce matin, un reporter parlait de tennis et de la force de frappe de l’un des finalistes qui lançait la balle à la vitesse de 220 ou 230 kilomètres par heure ! C’est sidérant d’entendre ça !
J’ai cru un moment que je n’étais pas sur la longueur d’onde habituelle et que je captais une radio locale, sur laquelle on évoquait le cyclone Giovanna qui se rapproche de la Réunion.
Depuis bien longtemps, je n’ai plus l’âme horlogère. Le temps peut passer vite ou lentement, qu’importe ! Je me contente de savourer l’instant. L’instant ne passe pas. Il est, un point c’est tout. Voilà encore une pensée à mettre au bénéfice de la pratique du haïku : elle m’a réconciliée avec le temps, comme elle m’a aidée à accepter la mort.
Un moineau
l’instant circonscrit
dans son chant
Je ne sais si je préfère les camaïeux pastel des ciels du matin ou les teintes plus flamboyantes des couchants. Comment sera le ciel de crépuscule à Saint-Denis ce 11 Février ? Souvent le couleurs du soir sont époustouflantes en période pré-cyclonique, lorsque la luminosité intense du jour s’estompe et s’éparpille en touches arc-en-ciel sur les nuages environnants.
Canicule
à guetter un nuage
mes yeux se brûlent
Je me souviens. Il y a une quarantaine d’années, j’avais accompagné des élèves du collège de Forcalqier chez différents artistes de la ville. La rencontre la plus remarquable fut celle de ce peintre qui « collectionnait » les couchers de soleil. Il s’ingéniait à noter par ses aquarelles, les moindres nuances de rose, de jaune ou de mauve qui différenciaient le ciel du jour de celui de la veille.
Couchers de soleil
plein le mur – il est fada,
m’ont dit les élèves
Ah !le peintre peignait aussi des pieds…
(Monique MERABET, 11 Février 2012 )