Les couleurs du ciel

Publié le par Monique MERABET

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LES COULEURS DU CIEL

 

 

 

Ce matin

le bleu du ciel

me suffit

 

Ce samedi, l’azur est plus pâle que d’ordinaire. Je me suis levée plus tôt. Il serait facile me semble-t-il d’étalonner les variations de bleus et pouvoir se dire en ouvrant ses volets. Tiens ! à vue de ciel il est 6h30, 7h, 7h30… vous voyez, je donne une fourchette raisonnable pour le réveil  d’une retraitée.

Mais pourquoi m’embrouiller les pensées et les haïkus avec tous ces chiffres ? Les informations chiffrées squattent de plus en plus notre quotidien… jusqu’au ridicule.  Ce matin, un reporter parlait de tennis et de la force de frappe de l’un des finalistes qui lançait la balle à la vitesse de 220 ou 230 kilomètres par heure ! C’est sidérant d’entendre ça !

J’ai cru un moment que je n’étais pas sur la longueur d’onde habituelle et que je captais une radio locale, sur laquelle on évoquait le cyclone Giovanna qui se rapproche de la Réunion.

Depuis bien longtemps, je n’ai plus l’âme horlogère. Le temps peut passer vite ou lentement, qu’importe ! Je me contente de savourer l’instant. L’instant ne passe pas. Il est, un point c’est tout. Voilà encore une pensée à mettre au bénéfice de la pratique du haïku : elle m’a réconciliée avec le temps, comme elle m’a aidée à accepter la mort.

 

Un moineau

l’instant circonscrit

dans son chant

 

Je ne sais si je préfère les camaïeux pastel des ciels du matin ou les teintes plus flamboyantes des couchants. Comment sera le ciel de crépuscule à Saint-Denis ce 11 Février ? Souvent le couleurs du soir sont époustouflantes en période pré-cyclonique, lorsque la luminosité intense du jour s’estompe et s’éparpille en touches arc-en-ciel sur les nuages environnants.

 

Canicule

à guetter un nuage

mes yeux se brûlent

 

Je me souviens. Il y a une quarantaine d’années, j’avais accompagné des élèves du collège de Forcalqier chez différents artistes de la ville. La rencontre la plus remarquable fut celle de ce peintre qui « collectionnait » les couchers de soleil. Il s’ingéniait à noter par ses aquarelles, les moindres nuances de rose, de jaune ou de mauve qui différenciaient le ciel du jour de celui de la veille.

 

Couchers de soleil

plein le mur – il est fada,

m’ont dit les élèves

 

Ah !le peintre peignait aussi des pieds

 

 

(Monique MERABET, 11 Février 2012 )

 

Publié dans Haïbuns

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Commenter cet article
C
<br /> Un haïbun bien évocateur et céleste! Pourquoi les petits 'chéris' avaient-ils jugé que le peintre  était fada? La télé qui fascine tant de gens émet à longueru de journées des images qui<br /> semblent tourner en boucle ad-nauséum!<br /> <br /> <br /> Quant à moi je crois que ce sont les couchers de soleil qui m'hypnosent et je ne peux m'empêcher d'essayer de lire dans leurs variations des indices pour la météo du lendemain! Séquelles de mon<br /> éducation rurale peut-être. bises.<br /> <br /> <br /> claude<br />
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M
<br /> <br /> Merci de ta visite Ckaude. Tu as vu le beau ciel de ce 12 Février? Petit cadeau de Giovanna.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> Le peintre peignait aussi des pieds ? Et tu nous laisses imaginer les différences entre tous ces pieds... - je ne sais pas pourquoi je pense à Frida Kahlo, en lisant ton haïbun. Mais c'est ainsi<br /> !<br />
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M
<br /> <br /> Frida Kahlo... en effet. Tiens! Il me revient en mémoire qu'on m'avait déjà fait la même réflexion à propos de cette histoire de peintre "fada".<br /> <br /> <br /> Dès demain je tente de mettre un commentaire sur ton blog... Bonsoir.<br /> <br /> <br /> <br />