Pétra (1)
PETRA
(Journal de voyage, 31 Décembre 1982)
Au-delà des cultures en terrasse du Wadi Musa, on aperçoit la barrière rose, écrin de Pétra.
PÉTRA
31 Décembre 1982
Pétra, la Reine des sables, la Perle rose du désert. Tout ce qu’on pourra inventer de plus laudatif, tout ce qu’on pourra imaginer de plus merveilleux… rien n’approchera jamais la stupéfiante beauté, l’incroyable réalité de Pétra. Inutile de chercher des adjectifs propres à qualifier ses splendeurs : il faut voir et se taire.
La température est peu clémente aujourd’hui. Il fait froid ; le ciel se couvre peu à peu ; un petit vent aigrelet rend la marche peu agréable. En dépit de ces mauvaises conditions météorologiques, la visite sera trop courte et nous ne ferons qu’effleurer les merveilles étalées sur es fabuleux sites. Il faudrait un mois, il faudrait la vie entière, pour tout voir, tout découvrir, se repaître à loisir de la beauté, de la majesté des lieux. Comme le conseillait ironiquement « Le guide du routard » : « N’essayez pas de tout visiter dans les moindres recoins ; vous y seriez encore à la prochaine invasion romaine. »
La route suivie à partir d’Aqaba est par elle-même très attrayante. On traverse en serpentant un massif montagneux souvent rose, parfois blond, parfois encore parsemé de plaques de sable blanc. Les monts balayés par le vent sont tantôt nus, tantôt couverts de petites touffes vertes faisant penser au thym ; on rencontre même quelques minuscules « forêts » de pins ou plantations fruitières. On ne s’ennuie jamais malgré la fatigue du trajet tant les paysages sont variés, parfois impressionnants lorsque, du haut d’un col, on domine une vaste « plaine » hérissée de blocs plus ou moins pyramidaux.
Enfin, quelle découverte époustouflante quand, en abordant le petit village de Wadi Musa, on distingue au loin une barrière rose, écrin du repaire de Pétra. Le village en contrebas, avec ses maisons de pierre basses se confond avec les collines environnantes où s’étagent des cultures de vignes et d’oliviers en terrasse. Une misérable construction marque l’emplacement de la source de Moïse (un de plus !). Mis à part ce ridicule mémorial, on est déjà pétrifiés d’admiration.
Á l’entrée de la vallée appelée aussi Wadi Musa, les chevaux nous attendent ; leur groupe bigarré ne gâche pas trop le paysage de collines calcaires toujours plantées d’oliviers et aussi de cyprès. Je préfère aller à pied et ne le regrette pas, tant les images rencontrées sont prenantes.
Dès le départ, avant même d’atteindre le Siq fabuleux, notre route est jalonnée de tombeaux, modestes excavations naturelles aux fenêtres béantes, façades taillées dans le roc comme le tombeau aux obélisques ou d’étranges huttes aux toits arrondis.
Avant l'entrée du Siq, tombes nabatéennes
Le tombeau à obélisques
(Monique MERABET)
...à suivre