Soleil de l'autre
QUI SERAIT INTÉRESSÉ…
à Marcel, qui me pardonnera, j'espère ce détournement de tanka
Entendre presque
le clapotis des gouttelettes
flaque sur le toit
Il a plu cette nuit, une pluie discrète qui ne m’a pas réveillée. Depuis hier, le vent et un souffle de fraîcheur qui rappelle le printemps. Revivre un printemps. Ici ou ailleurs…
Trois mois de neige
revivre au printemps
dit-elle
Hier, aussi j’ai relevé sur son blog (link), ce petit poème de Marcel PELTIER
Qui
serait intéressé
par le fait
que le soleil luit
chez moi ?
Poème minimaliste et une question apparemment simpliste : qui s’intéresse au temps qu’il fait chez l’autre si l’on n’est pas près de l’autre pour le ressentir ?
Et ce soleil intérieur qui nous illumine parfois, qui se soucie de le partager ? Les amis, bien sûr ! Le vrai sens de l’amitié c’est ce partage de l’âme de l’autre. Partager avec autrui l’âme de la terre, aussi… Partager Dieu…
Partager cette lueur, ce soleil qui porte plusieurs noms selon ces vers d’une chanson de Brel :
L’amoureux l’appelle l’amour
Le mendiant la charité
Le soleil l’appelle le jour
Et le brave homme la bonté
Il l’appelle sans aucun doute, Poésie, Jean-Claude, le poète de Beauvais !
Et moi, je fonds de bonheur et d’émotion de savoir que ces noms-là existent et qu’ils perdurent dans les errements de l’humanité.
Parfois, on perd l’air, on baisse les bras : tant de meurtres, de saccages, d’égoïsmes, de lâchetés, de trahisons… Y a-t-il encore quelque chose à sauver de notre monde ?
Alors s’impose à moi le message lumineux de l’Évangile. Et si c’était cela notre possible rédemption ? S’il était venu pour cela le Christ ? Pour que la petite flamme ne s’éteigne jamais.
Ainsi certains jours paraît
Une flamme à nos yeux
Á l’église où j’allais
On l’appelait le Bon Dieu…
Cette flamme de joie que capte la fleur toute recroquevillée du mûrier, un matin d’été.
(Monique MERABET, 7 Mars 2013)