En cueillant une fleur
EN CUEILLANT UNE FLEUR
En cueillant une fleur, on dérange une étoile.
Le monde est un jardin aux fragiles pétales
L’amour est comme un cœur
Qui palpite et qui meurt.
En faisant naître un pleur, on froisse une âme d’ange
Le monde est un matin d’évanescent orange
L’amour est un bonheur
Aux changeantes couleurs.
En brisant un espoir, on déroute une vague
Le monde est pèlerin, un errant qui divague.
L’amour est un grand soir
Qui a tant peur du noir.
En chassant l’étranger, on exile une reine.
Le monde est une main aux doigts perclus de haine.
L’amour, comme un baiser
Attend en vain la paix.
En jouant au soldat, on déchire une voile.
Le monde est un destin dansant sur une balle.
L’amour est chant de joie
Qu’on fait tinter en glas.
En riant du mendiant, on tarit une source ;
Le monde est un festin aux miettes qu’on amasse.
L’amour est comme un fruit
Qu’on garde et qui surit ;
L’amour est un présent
Qu’on reçoit en donnant.
(Monique MERABET)