Amaryllis
AMARYLLIS
L’amaryllis brisée par la pluie, je l’ai recueillie hier. Holà Ange Jardinier, vous ne faites pas d’études de faisabilité, là-haut ? On n’a pas idée de greffer six trompettes largement déployées au bout d’une tige creuse ! Six fleurs, oui, un nombre exceptionnel : à en croire ce site google choisi au hasard, on compte deux à cinq fleurs, en général.
Exceptionnel… tout est exceptionnel chez cette plante. Sa double origine déjà : mexicaine ou sud-africaine, des espèces différentes portant le même nom. Faut-il alerter les services de la répression des fraudes ?
Parlons plutôt de celle de mon jardin, celle qui épanouit son mandala dans mon soliflore.
Regarder se faner
les six fleurs roses
de l’amaryllis
Il paraît qu’il ne faudrait pas l’appeler « amaryllis », mais hippeastrum. Je me demande où les botanistes vont chercher leurs noms de fleurs.
Amaryllis, je comprends. La fleur est d’une beauté éblouissante et peut porter sans fausse modestie le nom d’une bergère venue tout droit de l’ouvrage « Les bucoliques » de Virgile. Amaryllis veut dire étinceler.
Hippeastrum, voilà qui est intrigant ! Pour l’astrum (étoile) ça va. Mais pourquoi hippo (cheval) ? l’article du net indique laconiquement que c’est à cause de la forme des fleurs. C’est vrai, je ne suis pas une observatrice distinguée, je prends parfois des vessies pour des lanternes (et des hippeastrum pour des amaryllis) mais je ne vois pas ce que l’on peut trouver de chevalin dans ces corolles diaphanes qui cristallisent la lumière en fines rayures roses et blanches… une merveille !
De toute façon, si j’avais été botaniste, j’aurais choisi un nom dérivé de trompettes. C’est ainsi que se présentent ces fleurs : elles sont habituellement au nombre de quatre, largement évasées vers les quatre points cardinaux pour annoncer la bonne nouvelle.
Une amaryllis
- anniversaires de Mai –
qui monte… qui monte
D’ailleurs une légende rattache l’amaryllis aux trompettes des anges de Noël clamant la naissance du Christ.
Toujours est-il que, depuis hier, je me débats pour faire entrer cette exquise beauté dans un haïku potable, digne de figurer dans mon renku de l’année. Hélas ! ma muse, jalouse de mon admiration prononcée pour la belle dame, ne me souffle que mièvreries métaphoriques ou allégoriques. Et ce n’est pas ce pitoyable haïsha qui redorera mon blason…
amaryllis
substantif féminin
dit le dictionnaire
(Monique MERABET, 1er Juin 2014)