Peuples des nuages

Publié le par Monique MERABET

Peuples des nuages

PEUPLES DES NUAGES

Retour du soleil

la tourterelle médite

au bord d’une flaque

Les peuples des nuages ne craignent qu’une chose : finir en pluie. Il est des mondes fragiles…

Ma joie à écouter le grain de cette nuit, leur accorde une pensée reconnaissante.

Chant d’allégresse pour la terre qui s’abreuve, bénédiction. Chaque goutte, pourtant, est une âme qui passe, une étincelle de vie que les feuilles parfois tentent de retenir.

L’o su fëy sonj

guète le dérnié koudzië

in zékli nuaj

Feuilles emperlées

d’un fragment de nuage

le dernier éclat

Parfum de l’eau qui imprègne les feuilles tombées, de végétal transmuté. Y aura-t-il des champignons sur le tronc pourrissant ?

Les peuples des nuages sont fiers de féconder la terre, celle qui palpite et qui respire, celle qui abrite un entrelacement de lombrics affairés, celle des escargots qui processionnent à la moindre rosée.

Les peuples des nuages aiment moins l’imperméabilité du macadam…

tout l’univers d’un nuage

concentré sur le béton

Une herbe a poussé sur le toit du garage. Combien de bourgeons à l’arbre à pain ?

(Monique MERABET, 29 Décembre 2014)

Publié dans haïbuns

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M
Ce texte c'est la vie même Monique ! Si vibrant, si grouillant !
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M
L'eau c'est la vie. Et cette année sous le signe de Mamiwata!