Et le lendemain

Publié le par Monique MERABET

Et le lendemain

ET LE LENDEMAIN

Froid de l’éclipse

à quand la saison de mangues vertes

et de piments rouges ?

Lendemain d’éclipse. Les premiers iris se sont ouverts : cinq d’un coup ! Peut-être pour profiter de la pluie annoncée par la météo. Nuages venant de l’est… s’étendent… s’étendent… Nuages d’automne ?

Le soleil était là, lorsque j’ai ouvert mes volets. Un signe pour dire que tout va bien… que l’éclipse d’hier, n’était qu’un coup de bluff de la lune, qu’elle peut toujours repasser (dans cent quatre-vingt-quatre ans, pfff !) qu’il n’en a cure, que pas même un rayon ébréché, que tout ça n’est que bouffonnerie d’humains qui se la jouent : « Maman, j’ai froid, il fait tout noir, j’ai peur… »

Lune nouvelle de Septembre

peindre des croissants

au soleil

Non, il ne s’est aperçu de rien le soleil. Pas même comme un moucheron zonzonnant dans son champ visuel. Les photos peuvent bien circuler sur Face Book, le montrant en anneau, en croissant, rouge, jaune, noir… sa Majesté ne va pas sur les réseaux sociaux, n’est-ce pas ?

L’île en effervescence pour ène kë la moru…

Feriez mieux de vous occuper de moi quand vous me voyez, bonnes gens ! Profiter de la chaleur, de la lumière et des saisons que votre terre vibrionnante génère en me dansant autour. De tous ces corps célestes qui papillonnent dans mon sillage, c’est la terre que je préfère, c’est la seule qui ait pensé à m’amuser avec les êtres vivants qui l’habitent. La lune qui me harcèle de ses sempiternels rendez-vous (auxquels je ne consens que de temps en temps, aléatoirement) n’est qu’un galet cabossé, qu’une pâle face qui n’a rien pour retenir mon attention, pas plus qu’elle n’a su capter ma lumière…

Vue d’éclipse

ombres annelées des feuillages

à travers le manguier

J’en ai entendu de ces billevesées des interviewés de l’éclipse : l’anneau sous la table, les poules qui s’agitent au poulailler, les chiens et les chats « se terrant » sous la table, la totale obscurité démentie par le voisin, etc. N’importe quoi je vous dis !

Et cette ahurie qui a couru voir si, par hasard, l’iris ne s’était pas ouvert en fin d’après-midi, croyant à une aube nouvelle dès que mon éclat s’est revivifié…

Non, petite ! Rien n’est fait au hasard dans ce monde que tu ne comprends pas. Les poules ou les iris ont une horloge biologique réglée sur la rotation de la terre : 24 heures environ ; rythme circadien, bien sûr, pas circassien comme je l’ai trouvé sous ta plume. Circa (environ) dien (de diem, jour)… c’est du latin , ma fille.

Fin d’éclipse

je n’ai pas pensé à observer

les belles de nuit

( 2 Septembre 2016)

Publié dans chroniques d'hiver

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