Il nous faut regarder
IL NOUS FAUT REGARDER
Il nous faut regarder
Ce qu’il y a de beau
Un ciel gris ou bleuté
Les filles au bord de l’eau…
La chanson de Brel en ritournelle dans ma tête. Laisser mes pensées s’y glisser, s’y fondre…
Choses qu’il nous faut regarder
La fleur du grenadier éclose au balcon malgré le vent du long hiver, malgré la sécheresse de ma négligence à l’arroser. Rêver d’une grenade orange et rouge et de l’eau rosée des graines transparentes.
L’éclat fugitif du cardinal qui retrouve le chemin de la mangeoire. Espoir qu’un jour prochain, il se laisse photographier…
Les yeux bleus du chaton. J’ai connu autrefois une chatte persane abandonnée qui était venue remplir ma cour de farfadets aux prunelles bleuet.
Le paille-en-queue d’hier, si fugitivement aperçu…
Paille-en-queue
à son retour vers l’océan
voyager dans son erre
La liane de chouchou s’agrippant à tout ce qui monte, tige ou paravent. Une future fricassée ? Souvenir de pique-nique à Salazie où elle cueillait, « triait » et cuisait sur place, les brèdes offertes par la nature.
La tomate qui s’arrondit et change de couleur. Du vert au rouge (VERTE – PERTE – PORTE – SORTE – SOUTE – ROUTE – ROUGE). Penser à la prélever avant le merle Maurice. « Ce doit être un martin », dit-il. « On accuse trop souvent à tort le bulbul ». Lui, il aime son chant pur qui s’élève en fin d’après-midi : « Bonjour petit frère ».
L’iris aux pétales arisés, prêts à se déployer au premier rayon. Voyage de lumière au bout de sa tige. Avec ou sans vent.
Matin de Septembre
l’iris de l’ombre se laisse
photographier
(9 Septembre 2016)