Le printemps n'est pas pour demain

Publié le par Monique MERABET

Le printemps n'est pas pour demain

LE PRINTEMPS CE N’EST PAS POUR DEMAIN

Cri perçant

la bourrasque m’arrache

le volet des mains

La chambre remplie de vent et de nuit ; il fait frais sous la couverte.

Le printemps, ce n’est pas avant la mi-octobre, dit la radio ce matin, aux informations locales. « Ne rangez pas encore pulls et bonnets »

Bonnets ? Moi, j’ai plutôt froid aux pieds. Trois degrés en dessous des normales saisonnières. J’aime ce concept sophiste de « normales » qui sont calculées, justement, en intégrant tous les dépassements du passé.

Et vous les oiseaux ? Trouvez-vous que le riz du matin est plus blanc, moins blanc, plus abondant, moins abondant que celui servi à l’équinoxe austro-vernale de l’année dernière ? Imputez-vous les éventuels changements au « réchauffement climatique », au vent frisquet du faux printemps de Septembre ?

Comme un papillon

aux ailes ocellées

ombre du feuillage

Oups ! Même l’ombre s’est envolée, le temps que je prenne mon appareil photo. Monter seize marches. Tenir bon la rampe. Descendre seize marches. Tenir la rampe. Tu as refermé la porte ? Remonter seize marches. Tenir la rampe. Redescendre seize marches. Tenir bon la rampe. Ne reste qu’un toupet de feuilles au mur.

Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée. Mais quand elle se contente de battre entrées et sorties, le cœur suit et la vie s’éparpille, déconcentrée. Gestes mécaniques. Répétitions et ne plus savoir soudain ce que l’on fait là, un matin d’équinoxe que ne suit aucun printemps. Demain, peut-être. Ou l’automne… pas ici, pas la bonne saison.

Soleil revenu

l’ombre ne ressemble plus

à un papillon

(21 Septembre 2016)

Publié dans chroniques d'hiver

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article