Le chat entre deux capucines

Publié le par Monique MERABET

Le chat entre deux capucines

LE CHAT ENTRE LES CAPUCINES

Chat noir et blanc (chatte bientôt accouchant ?) près des capucines. Aime-t-il la lumière tango des corolles ? Les deux fleurs ne sont pas du même orangé, pas tout à fait.

Capucines vaironnes ? Messire chat s’en fiche éperdument. Il s’est posté là à cause des oiseaux. D’habitude, ils sont tous là à se chamailler autour de la mangeoire pleine de riz.

Tu es en retard, ce matin, me disent ses yeux printemps.

Je m’insurge : qu’en sais-tu minet accusateur ? Que sais-tu de mes réveils lents ? Ouvrir une paupière… puis l’autre… me retourner par petits angles prudents… échauffement des muscles prêts à la crampe… étirement des vertèbres… un pied… puis l’autre — Attention ! le droit d’abord — où est passée cette fichue savate ?

Réveil d’humaine de près de soixante-dix ans. Tu n’y connais rien, toi le chat qui, d’un bond, disparaît derrière la clôture — Ah ! le mal que j’ai eu, à faire passer par-dessus la palissade le ballon des voisins, hier à la brune — toi qui te glisses comme un rai noir et blanc sous le portail !

Vendredi seize

un mal de dos me poigne

au bas des seize marches

Mais je sais pourquoi tu es venu, le chat, pourquoi tu t’es immobilisé là, le temps que je grimpe l’escalier — Vous êtes sûrs qu’on n’a pas rajouté des marches, ces derniers temps ? — et que je revienne avec mon appareil photo.

Clic ! Tu t’avances un peu. Clic ! Ta petite gueule déçue. Moi aussi, je suis déçue : je t’aurais rêvé, juste entre les deux capucines…

Et tu me quittes, dédaignant ma page d’écriture qui t’est consacrée. Aux fourmis mes mots ciselés…

Tu ne reviendras pas ? C’est sûr ? Alors je peux donner du riz aux oiseaux.

Posté devant les capucines

Un chat noir et blanc, à l’affût

Sur ma photo, tête féline

Un air de grand chasseur déçu

(28 Septembre 2016)

Publié dans chroniques d'hiver

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M
Moi qui fus chat dans une vie et oiseau dans une autre, faut-il que je prenne parti?<br /> S'il le faut, ce sera celui de l'écrivaine qui sait si bien manier les mots pour traduire les maux des humains à qui échappe peu à peu la maîtrise des gestes simples...
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M
Hé bien Madeleine, c'est ce qui s'appelle être en plume et poil! je me demande si on n'a pas dû se croiser sous une espèce ou l'autre. Et peut-être aussi l'une a mangé l'autre... OUPS!!!!!!!!!!!