Au royaume des belles de nuit

Publié le par Monique MERABET

Au royaume des belles de nuit

AU ROYAUME DES BELLES DE NUIT

 

 

Réveil en douceur

regarder se refermer

les mirabilis

 

Champ métissé des étoiles belles de nuit… et leur parfum discret. Parures pour attirer le sphinx tête de mort : splendide grolay dont mon enfance — je ne me souviens pas d’avoir vu le fameux koko d-mor — avait appris à se méfier. Lorsqu’il secoue ses ailes, le papillon diffuse une poudre qui irrite les yeux… rend aveugle ?

 

La chenille

verte puis marron

puis cocon

 

Mais je voulais parler des étoiles roses, blanches, rose et blanc. Cosmos de pétales hésitant entre aplat de fuchsia, pitaclée de rose sur fond blanc, bicolores bayadères, une seule bande rose, les combinaisons sont infinies.

Observe-t-on le même panachage sous d’autres cieux où poussent les mirabilis : plante commune, la  « Merveille du Pérou » se trouve aussi bien dans les jardins que dans les lieux incultes. Mirabilis jalapa, herbacée vivace de la famille des nyctaginacées.

Belle-de-nuit, c’est aussi le nom donné au seizième jour de vendémiaire (7 Octobre) du calendrier républicain. Et me voilà découvrant les mystères de ce calendrier révolutionnaire.

« Le calendrier étant une chose à laquelle on a si souvent recours, il faut profiter de la fréquence de cet usage pour glisser parmi le peuple les notions rurales élémentaires, pour lui montrer les richesses de la nature, pour lui faire aimer les champs et lui désigner avec méthode, l’ordre des influences du ciel et des productions de la terre. » (extrait du rapport de Fabre d’Églantine)

Bien entendu, voilà encore un calendrier-kigo complètement décalé pour les terres australes.

 

Janvier tropical

saison des belles de nuit

aïe mon haïku !

 

Pour revenir aux panachages, cela semble être une propriété commune à ces fleurs, en tout lieu. Et je découvre le jaune, teinte qui ne figure pas dans le patchwork des corolles de mon jardin.

Qui pourrait me fournir des graines de belles de nuit jaunes ? (réflexe de toute bonne jardinière en jardins créoles : posséder l’espèce rare qu’elle n’a pas.)

 

(29 Janvier 2017)

Publié dans haïbuns 17

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I
Une jolie visite pour cette fleur poétique qui entrouvre ses pétales entre chien et loup et nous offre des fleurs de couleurs différentes su un même plant, sa racine était utilisée en cataplasme par les jeunes maman pour se remettre de leur accouchement. Pour le calendrier, chaque jour avait un saint pour parrain et une fleur pour marraine, extrait de l'herbier légendaire
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M
Tu ne saurais pas où trouver des belles de nuit jaunes, par hasard?