Jour à marquer d'une orchidée
JOUR À MARQUER D’UNE ORCHIDÉE
Courbe d’orchidée
graciles mauves penchés
sur le pois marron.
Te hisseras-tu vers elle ?
tant de vides à combler !
Jour J. premier du mois. Premier jeu de juin, mois de solstice, de jours qui en ont fini de décroître. Passage à l’hiver. J’occulte délibérément l’été des haïkistes bien-pensants, privilégiés d’être du même hémisphère que le Japon vénéré… Écrivez un haïku d’été, de vacances ! Ah ! Kigos…
Petits oiseaux-lunettes, puis-je vous appeler lulus ? Lutin surgi du rideau d’une feuille d’avocatier — une seule feuille a suffi pour le dissimuler — il mérite bien un haïku. Tensaku du premier jour de Juin.
Après plusieurs essais de tercets gros-doigts, celui-ci :
Écran d’une feuille
un zoizo blan a surgi
premier jour de juin
Je viens d’inventer le haïku coucou. Coucou comme « Coucou Alala ! » des jeux de bébés ; coucou comme le carillon suisse où le petit oiseau va sortir pour nous dire l’heure : Coucou ! Coucou ! Coucou !
Mon haïku horloge, lui, marque le mois. Pourquoi pas ? Le haïku ne signe-t-il pas l’instant vécu ?
Celui d’hier où ce tableau orchidée me fut offert par l’amie en poésie qui s’en va… pas très loin de moi, juste de l’autre côté de l’océan. À portée de mail. De quoi m’inspirer…
Pépiements. Les moineaux protestent, ligue alignée sur ce câble providentiel tout à côté de ma table : Et nous ? Et nous ?
Chers moineaux des rendez-vous du matin, je ne vous oublie pas ; vous à jamais les oiseaux de mes (riches) heures.
Tout ébouriffés
les ventres blancs des moineaux
premier jour de Juin
(1er Juin 2017)