Oiseaux du jeudi
OISEAUX DU JEUDI
Jeudi de mi-juin
parler de feuille ou d’oiseau
est-ce différent ?
Pour mon album « tite fleur fanée, tite feuille séchée » j’ai prélevé deux sortes de feuilles de liserons :
l’une en forme de cœur, aux nervures fortement marquées, une flèche ou alors un bonhomme — genre Maternelle — sans tête,
l’autre, jaune, en forme de chouette. Si ! Si ! Ça existe… suffit de rajouter deux gros yeux.
Et puis les oiseaux sont arrivés sur ma page. Ah ! Ils ont bien le droit de danser dans l’air, lorsque c’est jeudi — puisque c’est jeudi — près de la mangeoire.
Jour de presqu’hiver
un merle Maurice guigne
le riz des moineaux
Les oiseaux donnent toujours l’impression de jouer. Même lorsqu’ils se battent pour quelques graines, pour être le plus beau, le plus fort aux yeux d’une femelle placide : ces deux cardinaux, mâles rouges que j’ai aperçus, tournoyant, s’attrapant…
Buis de Chine
je l’entends chanter
c’est jeudi
Le jour que je préfère. Parce qu’il dit jeu, il dit je. Réminiscence d’un calendrier longtemps pour petite fille passée à côté de la chrysalide à devenir grande.
Choisir de rester inaboutie ; se laisser une chance de renaître oiseau… ou feuille.
Petit d’homme
d’un sourire à l’autre
premiers pas.
Mais où sont mes ailes
ô maman ?
(15 Juin 2017)