Redevenu bleu
REDEVENU BLEU
Compter les oiseaux –
un lendemain d’élagage –
que le vent ramène
Un nuage s’illumine. Dire que je suis à la fois le nuage, le soleil et les yeux qui voient.
Un haïku réussi ? Si j’arrive un jour à l’écrire… Lendemain d’élagage.
Comme les oiseaux, je suis un peu inquiète : tout ce vide soudain. Sur quoi nous percherons-nous, ô frères ailés ?
Le câble qui vous sert de guide vers la provende d’un peu de riz — maïs ce matin ; vous aimez ? — peine à supporter une de mes pensées.
Trop laid, trop matériel… noir plastique caoutchouteux. Les aspérités que je distingue, vos coups de bec les auraient-elles provoquées ?
Un rameau de buis oublié ou volontairement laissé. Bûcheron, arrête un peu ton bras !
Au petit matin, un volet a claqué. Dire que je suis à la fois le vent, le bois et la dormeuse sous la couette.
Écrire tout cela. Voilà pourquoi le ciel est redevenu bleu.
(28 Juin 2017)