Redevenu bleu

Publié le par Monique MERABET

Redevenu bleu

REDEVENU BLEU

 

 

 

Compter les oiseaux –

un lendemain d’élagage –

que le vent ramène

 

Un nuage s’illumine. Dire que je suis à la fois le nuage, le soleil et les yeux qui voient.

Un haïku réussi ? Si j’arrive un jour à l’écrire… Lendemain d’élagage.

Comme les oiseaux, je suis un peu inquiète : tout ce vide soudain. Sur quoi nous percherons-nous, ô frères ailés ?

Le câble qui vous sert de guide vers la provende d’un peu de riz — maïs ce matin ; vous aimez ? — peine à supporter une de mes pensées.

Trop laid, trop matériel… noir plastique caoutchouteux. Les aspérités que je distingue, vos coups de bec les auraient-elles provoquées ?

Un rameau de buis oublié ou volontairement laissé. Bûcheron, arrête un peu ton bras !

Au petit matin, un volet a claqué. Dire que je suis à la fois le vent, le bois et la dormeuse sous la couette.

Écrire tout cela. Voilà pourquoi le ciel est redevenu bleu.

 

(28 Juin 2017)

 

 

Publié dans Courts d'hiver

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