L'humeur de mes pieds
L’HUMEUR DE MES PIEDS
(pantoun-prose)
La rumeur enfle dans la ville
Quand tout s’agite autour de moi
Rester assise là, tranquille
Bonheur d’écrire au bout des doigts
Ouvrir grand les yeux. Ouvrir grand les sens. Mon petit horizon de ciel bleu s’élargit au présent, à l’avant, à l’ici, à l’ailleurs. À l’intérieur.
Peu importe si tout commence par la même routine, le même rite : café, pomme, riz aux moineaux.
Dire que les oiseaux sont là (coups de bec dans la mangeoire) ; dire qu’ils ne sont pas là (échos de chants plus loin)
Ma lettre du jeudi tiendrait en peu de mots… en tant de nuages ! Pour l’instant, ils sont invisibles, ils poursuivent leur déambulation que pilote le vent.
Souffle doux, frais, froid, glacé… suivant ce que ressentent mes pieds. Et ils ne sont pas de bonne humeur aujourd’hui, mes orteils ! Ils regrettent les petites chaussettes mauves laissées dans la chambre, en haut ; ils rechignent à remonter les dix-sept marches — une ou deux de moins, en fait… mes velléités haïkistes comblant la différence — de l’escalier.
Qui veut voyager loin, ménage sa planture : le dicton du jour. Oui, je sais, èmegé, le mot planture ça n’existe pas mais c’est rigolo… non ?
Quand il n’y a rien à dire, les mots pour le dire. Mais l’important est la couleur de l’encre. Bleue ou violette.
(6 Juillet 2017)