Une main, une rose...
UNE MAIN, UNE ROSE…
Ma main
veines bleues apparentes
un peu fripée
ce matin
la rose
Lui compter les cocottes ? La corolle fait des smocks, des ruchers, des paniers… L’orange de la rose a pâli. Mais…
« C’est pas vilain les fleurs d’automne » et le reg bleuté de ma main où tant de lignes se croisent, tant de chemins de vie, tracés d’un instant à un autre. Reliance.
Ce qui relie… Le terme m’a été soufflé par une jeune fille qui invente des mots pour exprimer directement, spontanément, ce qu’elle ressent. Je suis une voleuse de mots ; j’ai trop appris des dictionnaires.
Mains… de vos sentiers de marronnages secrets, que reste-t-il ? Cicatrices des éraflures aux aspérités du monde, aux épines des amitiés trop vite données.
La petite île d’un grain de beauté génétiquement transmissible. Elle me vient de Grand-mère, je crois.
Au creux de la paume, les lignes de vie se confondent avec les rides. Je ne saurais les décoder, leur faire cracher leurs inflexions, leurs brisures. Est-ce à cause de toi, mon frère, mort à ma naissance ?
Mains de sagesse qui peinent à tenir fermement le stylo aux matins de froidure. L’hiver est venu et se mêle au printemps des iris en gésine et des nids d’oiseaux.
(24 Juillet 2017)