Le passé d'un instant
LE PASSÉ D’UN INSTANT
Crépuscule
l’or des nuages ne dure
qu’un instant
Crépuscule d’hier.
Par l’entrebâillement des volets le jaune étincelant d’un nuage se devine. Et tout le couchant se peuple de formes fantastiques, marottes de carnaval, griffons, dragons et chimères. Festival de teintes presque sanguines, safran… puis, tout s’éteint. Le soir, tous les nuages sont gris. Et la lune, quelque part enfouie sous le tapis. Nostalgie du diaporama coloré d’il y a quelques instants à peine. Présent du passé qui ne reviendra plus.
Crépuscule du matin.
La lune, demie, s’égarant au bleu du ciel, finit par s’envelopper d’un voile. Nuage-devinette : fera-t-il beau aujourd’hui ?
Je ne me laisse pas dérouter ; je ne donnerai pas ma langue au chat doré qui reste allongé, les yeux obstinément fermés — les nuages, la lune, il s’en fout ? Je connais la réponse à la question. Elle est la même qu’il fasse soleil ou qu’il pleuve. Il fait toujours beau sur le monde des vivants !
(14 Août 2017)