Roman-photo
ROMAN PHOTO
Pigeon noir et gris
des trois câbles à ses pattes
quel chemin choisir ?
cette maison ou une autre
serai toujours passagère
Les moineaux, eux, ne connaissent pas de dilemme. Ils savent le fil unique et rectiligne qui les mène au riz. Ils ont repéré cette drôle de boîte noire qui masque mon regard ; ils savent que je les observe et, pour une fois, ils ont accepté de coopérer, de jouer la grande scène du jour : parade ou toilette ? À moi de décider, de décoder.
Nô d’oiseaux. Ils sont deux, pas pressés de plonger vers la mangeoire — peut-être savent-ils que les grains viennent du froid ; il faut laisser chambrer : le bon riz, c’est comme le bon vin…
Jeu d’ailes, jeu de plumes qui s’ébouriffent peu à peu, sautillements. Un gros (mâle ?) un petit (femelle ?). mais le jeu de séduction — si c’en est un — tourne court. Petite, pas du tout séduite, d’un bond agressif, chasse Gros qui s’envole. Peut-être est-elle déjà engagée ailleurs, déjà en possession d’un nid ?
Quant au mâle déçu, il revient en piaillant… Non… c’est un bulbul qui se pose.
Ah ! Je devrais réaliser un photo-roman !
(15 Août 2017)