Roses de poète (2)
ROSES DE POÈTES (2)
Rose à peine éclose
ton sourire petit prince
me réjouit encore
La rose qui compte pour moi est celle d’orange changeant, de ce rosier nain que j’ai longtemps délaissé, oublié dans les herbes du jardin.
Fidèlement, pourtant, il a refleuri chaque année : rosace lumineuse, mandala accompagnant mes jours, éclairant le deuil d’un petit prince disparu.
Depuis, j’en prends soin ; je l’ai transplanté dans un terreau plus riche ; je l’arrose régulièrement ; je lui parle. Sa rose est devenue ma rose, l’unique.
J’ai acheté trois autres rosiers pour colorer mon jardin de teintes nouvelles. Ces roses-là cependant, en dépit des plis de leur « robe pourprée », ne me sont pas encore entrées dans le cœur. Je ne les ai pas apprivoisées. Elles ne m’ont pas apprivoisée.
« Les hommes de chez toi, dit le petit prince, cultivent cinq mille roses dans un même jardin… et ils n’y trouvent pas ce qu’ils cherchent.
Et cependant, ce qu’ils cherchent, pourrait être trouvé dans une seule rose ou un peu d’eau. »
(28 Juillet 2017)