Le goût de l'eau

Publié le par Monique MERABET

Le goût de l'eau

LE GOÛT DE L’EAU

 

 

 

Transparence

sur la pomme ridée

les gouttes

 

Chaque matin, me mitonner une recette de printemps au goût d’automne, le monde toujours entre deux saisons. Bien mélanger dans ma tête, dans mon cœur, gens d’ici, gens de là-bas…

Trop de jours déjà ; trop de jours trop las. Les oublier. Faire jaillir du cœur-volcan lumières et joies. L’écrivain n’est-il pas responsable du bien-être de ceux qui le lisent ?

Jours de ciels bleus, de nuages flottants. Jours de cendre et rosée à la toile d’araignée au-dessus de l’eau.

 

Petite araignée t’es bête… bête

Qu’avais-tu donc dans la tête… tête

Pensais-tu faire bonne pêche… pêche

Accrochée à ton filet ?

 

Chanter. Passer outre la voix un peu chevrotante. À quel âge Maman a-t-elle arrêté ses chantonnements ? À partir de quelle période de notre vie, l’existence devient-elle inodore, incolore et sans saveur ?

… Comme l’eau… c’est ainsi qu’on apprenait à qualifier l’eau à l’époque : leçon de choses apprise par cœur et dont on ne contestait pas la sagacité…

L’eau, pourtant ! Chatoyante de reflets et l’odeur de l’eau que recherchent les lucioles de Chiyo-Ni. Et le goût oté ! Fraîcheur qui pénètre chaque cellule de notre corps, même vieux, même fripé comme pomme qui a passé l’hiver.

 

Dans mon verre

le verre de l’eau

clapotis

 

(3 Octobre 2017)

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