Le goût de l'eau
LE GOÛT DE L’EAU
Transparence
sur la pomme ridée
les gouttes
Chaque matin, me mitonner une recette de printemps au goût d’automne, le monde toujours entre deux saisons. Bien mélanger dans ma tête, dans mon cœur, gens d’ici, gens de là-bas…
Trop de jours déjà ; trop de jours trop las. Les oublier. Faire jaillir du cœur-volcan lumières et joies. L’écrivain n’est-il pas responsable du bien-être de ceux qui le lisent ?
Jours de ciels bleus, de nuages flottants. Jours de cendre et rosée à la toile d’araignée au-dessus de l’eau.
Petite araignée t’es bête… bête
Qu’avais-tu donc dans la tête… tête
Pensais-tu faire bonne pêche… pêche
Accrochée à ton filet ?
Chanter. Passer outre la voix un peu chevrotante. À quel âge Maman a-t-elle arrêté ses chantonnements ? À partir de quelle période de notre vie, l’existence devient-elle inodore, incolore et sans saveur ?
… Comme l’eau… c’est ainsi qu’on apprenait à qualifier l’eau à l’époque : leçon de choses apprise par cœur et dont on ne contestait pas la sagacité…
L’eau, pourtant ! Chatoyante de reflets et l’odeur de l’eau que recherchent les lucioles de Chiyo-Ni. Et le goût oté ! Fraîcheur qui pénètre chaque cellule de notre corps, même vieux, même fripé comme pomme qui a passé l’hiver.
Dans mon verre
le verre de l’eau
clapotis
(3 Octobre 2017)