Le yaourt d Grand-mère

Publié le par Monique MERABET

Le yaourt d Grand-mère

LE YAOURT DE GRAND-MÈRE

 

 

 

Patience

au soleil

l’oiseau attend

que le riz s’attiédisse

peut-être

 

Circonspects, les huit moineaux alignés sur le câble. Nou la pa zoizo la nèj (nous ne sommes pas des oiseaux du froid)

Je les salue, je leur raconte : j’ai nettoyé la mangeoire, tombée hier —  cause d’un bond de chat ? — je viens d’y mettre du riz nouveau sorti du frigo…

Souvenir du yaourt de Grand-mère. Les années soixante. Ce laitage vient juste de prendre place dans les habitudes alimentaires des Réunionnais… ainsi que le réfrigérateur, pas longtemps auparavant. Le petit pot blanc, conservé au froid, avait la réputation d’être bon pour la santé… sinon au goût.

 

Gou mi koné pa                                   goût inconnu

lo yaourt Granmèr dann tan                  le yaourt de Grand-mère

té i shof solèy                                      réchauffé au soleil

 

Grand-mère refusait cette crème trop froide qu’on la forçait à ingurgiter — Mamère, ça va redonne à vous un peu de force —  qui lui frédissait l’estomac. Aussi faisait-elle toujours défrédir son yaourt (ce gaourt au nom imprononçable) sur le rebord de la fenêtre où rôdait un rayon de soleil.

 

Chants du dimanche

d’emprunter mes souvenirs

les piafs ont le droit

 

(1er Octobre 2017)

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J
Joli souvenir, merci Monique
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M
Un des rares souvenirs un peu "souriants" que j'ai de ma grand-mère, veuve de guerre qui a perdu sn mari "tué à l'ennemi" en 1916.