Pourquoi attendre?
POURQUOI ATTENDRE ?
Lève-tôt
debout à la fenêtre
écouter la pluie
Finalement, ô mon jardin, la pluie nous convient bien à tous les deux. Aux oiseaux aussi. Les moineaux sont revenus en nombre ce matin. Pour le riz, pour le soleil qu’ils espèrent, pour le plaisir de boire aux gouttes.
Si j’étais oiseau… je ne résisterais pas à l’attrait des perles cristallines qu’un rai de lumière — soleil, quand tu reviendras — enchante et illumine.
Ah ! Je ne sais pas si je préfèrerais piquer la bulle du bec, la faire éclater et aspirer promptement ou gober tout rond la sphère scintillante, qu’elle aille se loger là, au creux de mon cou.
Hier encore, la terre desséchée des pots, le cresson jauni, le feuillage fatigué du vieux garçon (coleus), passera-t-il la nuit ?
Matin ponctué d’iris aux pétales encore abaissés, la corolle gonflée d’un liseron bleu qui veut se faire aussi gros que le ciel ; il le sait, le liseron, qu’il a pour mission d’azurer le monde. Comme s’il chantait.
Un jeune cardinal, au rouge discret, vient battre des ailes tout près de mon regard. Instant fugace, instant d’essentiel. Dire que le monde est monde et merveille.
Les escargots… peut-être un matin à photographier les escargots. Attendre l’embellie. Attendre que les belles de nuit du passage se ressuient. Attendre… pourquoi attendre ?
(18 Octobre 2017)