Un peu de rouge au toucher
UN PEU DE ROUGE AU TOUCHER
Bonnet
rouge du cardinal
l’imaginer
sous mes doigts
douceur
Pas un oiseau. Pas un mot ne me vient. Pourtant le décor de fleurs, de feuilles et de branches est toujours là. Mais ce n’est qu’un bric-à-brac, un zizite dëor, un pays pou fé son dantèl… ornement d’ailleurs, paysage pour se rendre intéressant…
Soudain, un cardinal à chapeau (bonnet ? toque ? casquette ?) rouge pelucheux. Envie d’y passer les doigts, la sensation ouatée au bout, pas comme celle de ma main lissant mes cheveux ternes et rêches.
La coiffeuse, cet après-midi. Peut-être les teindre en rouge, mes cheveux ? Juste pour savoir, pour changer d’impression tactile. Lier la teinte et le toucher ? Pourquoi pas… le goût et l’odorat sont intimement mêlés.
L’art d’enfoncer les portes ouvertes ; comme si je ne savais pas que chaque ressenti de nos sens est radiation. D’ailleurs, les couleurs, ne les classe-t-on pas en froides ou chaudes ?
Ciel bleu tendre : fraîcheur.
Vert des feuilles s’agitant là-haut : lisse.
Blanc nuage, blanc duvet aux ventres des oiseaux : léger, tiède.
Et le silence de l’encre mauve ou bleue sur le papier.
Lilas d’Inde
les parfums frémissent
tout autour
(6 Octobre 2017)