La chenille... le retour
LA CHENILLE… LE RETOUR
Goutte sur mon bras
humer la pluie de novembre
en fermant les yeux
la grosse chenille d’hier
maintenant mise à l’abri
La chenille qui déambulait hier à coupe-carreaux sur la véranda, l’avait sans doute prévue, la pluie de cette nuit et du matin.
Elle filait à bonne allure — étonnante pour la masse à tirer — pressée de se mettre à l’abri. Rien à voir avec l’avancée précautionneuse sur le grillage, l’autre nuit.
Elle avait l’air de savoir où aller, déroulant ses anneaux mécaniques vers l’étagère du fond.
Cela m’a toujours impressionné, cette faculté des animaux, d’être sûrs de leur cheminement : ils sont guidés par l’instinct, par un réseau infaillible de capteurs (flair, poils, facettes….) et certainement aussi par « la voix des gènes ».
Moi, je vis dans un monde voué aux surprises, m’émerveillant de découvertes en découvertes, jamais certaine de ce qui sortira d’un clic de souris ou d’un déclenchement d’appareil photo… et je ne parle même pas du tactile d’une tablette…
Murmures, gazouillis, craquements : ils ont accompagné cette vidéo déclenchée spontanément — et que je ne saurai reproduire — alors que je visais la nappe du coton moutonnant au-dessus du citronnier. Et ma voix en sourdine, mes mots se fondant aux chants proches. Des oiseaux-lunettes… à défaut de les avoir en image, capter les sons. Je me suis sentie « La femme qui murmurait au cotonnier »
Beau titre pour un roman que je n’ai pas la possibilité d’écrire — Passe encore un haïku, mais un roman, à cet âge ! —, un ouvrage laissé à la création du lecteur.
Ah ! Me constituer une biobibliographie virtuelle, une collection de titres ; réunir toute une bibliothèque pour le mois de novembre, participer au mois du roman.
« La chenille… le retour », c’est un beau titre aussi.
(10 Novembre 2017)