Les cirrus du lundi

LES CIRRUS DU LUNDI

Horizon

comme une barrière

les cirrus

posent sur ma page

quelques mots

On peut trouver tout ce que l’on veut dans un nuage. Sujet de méditation ou de découverte. Un monde où poser ses pénates d’idées nomades, de pensées, habitat mobile qui change d’aspect à chaque changement d’instant. L’univers de mes chimères s’y adapte bien.

Comme pour les chants d’oiseaux, je m’évertue à retenir leurs noms. Cirrus, ce matin, non ?

Mais je dis peut-être « cirrus » parce que le terme est joli. J’ai même appris à l’orthographier correctement. Avant j’y coinçais la lettre h après les deux r (à rrouler ?)… h, (h)aspirée sans doute. Qui sait si elle n’a pas été présente à l’origine du mot et puis auto-avalée. Un nuage qui se mange les lettres….

Dans un nuage, on peut se dissoudre, se protéger de la banalité journalière, s’envoler plus haut, se doter d’une âme, d’un esprit, essence aussi volatile que la nue.

S’inventer un destin de goutte d’eau captive, arrachée à la mer ou à la mare. Ailleurs qu’on peut habiller de toutes ses fantaisies. Sans risque de déséquilibrer la danse des étoiles, sans poz in kal (faire un croche-pied) à la rotation de la terre, sans rien ajouter de nos créations béton gros-doigts.

D’un coup d’éponge céleste, un ange viendra tout effacer. Seuls demeureront les mots.

(6 Novembre 2017)