Pensée du jour
PENSÉE DU JOUR
Coup d’éventail
bleu immobile du ciel
la lune déjà
Déménager. Prendre un appartement dans cet amas de nuage, ce coin de ciel… Habitat éphémère de l’Instant.
Changer d’horizon, de perspective. Comment voit-on la Terre depuis là-haut ? M’entraîner pour quand je ne serai plus qu’atomes libres, de la même nature que la nue.
Je me relis : l’art — C’est de l’art, ça, demande Èmegé — de tourner en rond entre oiseaux, jeux d’ombre et de lumière, fleurs ou fruits de saison, voire de contre-saison.
Et ces pensées ronronnantes qui ne vont pas plus haut que le bout de mes cheveux blancs.
Incursion dans l’ailleurs, parfois : un message, un livre… cartes postales d’autres existences. Rester reliés.
Jean Rostand, le biologiste aux grenouilles, disait à propos de voyages : « La vie vaut-elle la peine d’être remuée ? ». Citation de mémoire ; je ne suis pas arrivée à retrouver les termes exacts. Qui se souvient de Jean Rostand, aujourd’hui ? J’avais lu l’ouvrage sur les batraciens : il m’avait été prêté par la professeur de Sciences Naturelles à l’École Normale d’Instituteurs. J’avais 16 ans.
Empruntons à J. Rostand la pensée du jour :
« Une journée qui s’achève : encore une que le néant n’aura pas. »
Une journée qui commence. Ici.
(30 Octobre 2017)