Les feuilles de l'été
LES FEUILLES DE L’ÉTÉ
Entre Noël et Jour de l’An, entre deux salves de pétards de minuit, semaine de bienheureuse vacance. Écrire les lettres de vœux destinées aux amis.
De Christian Bobin dans « Un bruit de balançoire » :
Je crois que j’ai toujours écrit pour sauver quelque chose ou quelqu’un. Les lettres arrivent toujours à leurs destinataires, même quand on ne les envoie pas, ou que leur dstinataire n’est plus.
Envier Christian Bobin qui sait si bien parler de l’art d’écrire. Rêver d’avoir écrit ce livre cadeau, ce livre joyau dans son écrin de vie. Lui qui fait son apprentissage à l’atelier permanent de la nature, auprès des fleurs et des oiseaux.
M’enchanter
de la forme d’une feuille
matin d’été
Voilà de quoi m’inspirer un titre pour mes rubriques de cet été (décembre 2017 – mars 2018) : « Découvertes de l’été » ? « Émerveillements d’été » ? « Feuilles d’été » ?
Penser à relater ce qui surprend chaque jour.
Sur mon balcon
quelques pétales pourpres
les ai-je déjà vus ?
Je ne me souviens pas de quel endroit j’ai ramené cette liane ; elle avait dû m’aguicher par la couleur de ses fleurs. Je ne me souviens pas de l’avoir vue fleurir au balcon. Pourtant, ces gousses…
Ce matin, il ne reste que lambeaux, pièces d’un puzzle à reconstituer : genre papilionacée, deux pétales flottant en ailes de velours pourpre, balises menant au cornet de trois pétales soudés, mystère d’une pollinisation intime, in vitro… et la grappe des gousses s’en échappant comme ces mots qu’on ne laisse danser sur le papier qu’une fois fécondés, aboutis.
Des mots d’entre Noël et Jour de l’An, à la mod de l’enfance, sans bilan, ni projet.
(26 décembre 2017)