Petits pigeons
17 décembre 2017,
La pluie a semé des corolles
À une orchidée ti pigeon
Avec elles, mon cœur s’envole
Décor de Noël au balcon
Les alentours scintillent de mille gouttes, d’irisations. Décor de Noël pour mon jardin qui a recueilli un peu d’eau tombée du ciel.
Dans la ruelle, derrière la maison, des voix (jeunes ? étrangères ?) s’extasient sur la grosseur des escargots. Sous les feuilles mortes, les goliaths attendent la première pluie qui passe : promenade à deux dann zèrb nana la rozé… rassemblement en rond autour d’une grosse mangue à dévorer.
Trompe-l’œil de neige sous le chaud soleil revenu — je rêve déjà de la prochaine pluie. La bougainvillée de la voisine déborde de sa clôture, les petits pigeons blancs de l’orchidée —celle qu’on nomme ti pigeon — arpègent sur les branches. Leur nom imprononçable que je recopie à chaque floraison, pour mieux l’oublier aussitôt. Dendrobium crumenatum au parfum un peu âcre.
Je me laisse toujours surprendre par la spontanéité des fleurs comme nées de la pluie, sans passer par la maturation des boutons.
NB : Pour la recherche Google, je tape orchidée « petit pigeon » et je tombe sur orchidée « ti pigeon ». « ti », oui, pas petit… le nom vernaculaire s’est imposé, sera véhiculé par l’internet. Je ris de mon snobisme déniant la créolité : peur du créolisme de l’écrivain pays (péi ?)
Ce qui me rappelle ce tee-shirt étiqueté « petit shirt » sur un étalage de foire commerciale. Le marchand avait compris ti shirt… et gommé ce « ti » pas francisément correct.
Nou lé pa pluss, nou lé pa moin.