Ailleurs la pelouse...
AILLEURS LA PELOUSE…
Sous la neige
la pelouse… est-elle encore
pelouse ?
Le mot du NaHaïWriMo imposé pour le 7 février est : pelouse. Étendue d’herbe qui rechigne à entrer dans les trois lignes d’un haïku.
J’ai tenté plusieurs entrées :
Le chat dort sur la pelouse… la pelouse abandonnée… la pelouse à tondre… ridicules phrases au goût de message codé qui ont toutes fait long feu.
Rien ne m’est venu que cette absurdité :
Les pluies de l’été
dépassant de la pelouse
oreilles du chat
Un chat mouillé dans doute pour un pétard mouillé de haïku. Depuis les pluies de janvier, l’herbe pousse à grande vitesse, engloutissant tout sur son passage. Mes pieds se mouillent à la traverser, maugréant. Je songe à ce collègue écolo qui refusait d’employer une tondeuse — comme il avait raison ! — pour son petit carré de jardin.
Pluies de l’été
la pelouse plus rapide
que son sécateur
Suivant le même principe, mon mari usait d’une faux pour tondre la prairie du verger provençal, épargnant ça et là les pâquerettes. Aujourd’hui en passant devant ces jardins impeccablement entretenus, je ne peux m’empêcher de marronner un peu.
Fraîchement tondue
la pelouse verte et nue
guetter un trèfle
S’il m’est si difficile d’intégrer la pelouse dans mon vécu haïkiste, c’est peut-être tout simplement qu’à l’instar de ma mère, je n’éprouve aucune sympathie pour l’herbe domestique. Maman refusait « d’arroser de l’herbe » : souci d’économie que lui insufflait son long passé de jardinière à arrosoir.
Quant aux espaces publics…
École maternelle
la pelouse synthétique
réjouit la maîtresse
(7 février 2018)