Je, nous, ils
JE, NOUS, ILS…
Café froid
et attendre encore
les oiseaux
Clapotis du café dans la tasse qui déborde. Images de crue, loin là-bas. Mouvement brusque de mon genou pour débarrasser mes jambes d’un moustique trop ou pas assez matinal.
Se lever tard et se lamenter d’avoir raté tant de choses ce matin. Mais quoi ?
Se lever tard et se dire que rien d’intéressant n’a pu se produire en notre absence.
Notre : possessif royal. Moi et les autres.
C’est réconfortant de parler « tous pour un, un pour tous » !
Cardinal
seul à me porter
haïku
Décoder le uit-uit pressé de l’oiseau plongeant vers la mangeoire. Il me semble agacé, genre « Ah ! du riz… il était temps ! » Hum ! Cela m’avait paru plus percutant. Peut-être « Feignasse », à la mode de notre royal président. Bah ! Il n’oserait pas ! Si ?
Propos qui s’écoulent de ma plume — ni fluides, ni limpides, cependant — mots qui s’envolent. Pas de l’écrit fiable, féal, celui qui demeure inscrit pour l’éternité.
Écriture pour blog : écriture jetable, modifiable à volonté, écriture sous-préfet aux champs, celle qui n’a d’autre objectif que d’affirmer « je suis ici », couvrir de zizite* plus ou moins réussis une page.
Mon stylo, alimenté d’encre bleue a gardé le reflet violet indélébile d’une ancienne cartouche. Mon stylo, entre deux… lui aussi.
Écriture pour passer le temps, procrastination. Quand nous n’avons rien de plus sérieux à nous mettre sous les yeux…
Le « nous » collectif s’impose. Je suis vous, je suis nous. ILS ?
(25 janvier 2018)
*ornement (langage enfantin)