Le jour du stelitzia
LE JOUR DU STRELITZIA
Tant de souvenirs
savoir les trier, jeter
secouer les deuils
comme toile d’araignée
captant tous les mauvais rêves
Chaque jour est un jour de deuil… quelque part… chaque jour est un jour de joie. Jours de fleur fanée et de cardinal.
Ce qui m’est donné
qu’il est doux ce matin
le bruit des gouttes
Immuable, le papyrus déploie ses bouquets d’étoiles. Les plantes sont si bonnes calligraphes !
Toute une colonie de petites araignées est venue accrocher ses toiles au plafond de la véranda, aux montants des tables et des chaises. Ces amas sombres qui les parsèment sont-ils régurgitations de moustiques ou captures des mauvais rêves arrêtés là et qui n’ont pas franchi la barrière de mon sommeil ? Une légende amérindienne prête aux toiles d’araignées cette fonction de filtre à rêves.
Araignée du matin
scintillant après la pluie
mandala de gouttes
Je m’émerveille du mandala si fin accroché au-dessus de l’eau. Petite araignée qui pêche, pas si bête, au fond. C’est en ce lieu que viennent pondre les moustiques et la toile attrape au passage une pluie des paillettes dont je nourris les guppys…
Comme une prière cristallisée en ce matin un peu gris. Il fera moins chaud !
Allons voir si le strelitzia, l’oiseau de paradis s’est dégagé de sa gangue de bractées…
(5 février 2018)