Le silence des jours
LE SILENCE DES JOURS
Rumeur de feuillage
entendre battre mon cœur
sur fond de silence
Le silence du matin comme une vacance, prêt à capter les sons adventices. La belle rumeur du vent dans les feuilles ou de la mer roulant des galets comme l’évoque isabel Asùnsolo dans « La magie du haïku »
La rumeur faite de becs d’oiseaux — apprendre à différencier le picotage du moineau de celui du cardinal ou de la tourterelle —, de radio en sourdine, de moteurs, de chuintement des pneus, grincement d’une clé dans la serrure d’un portail…
Derrière la clôture, les pas ont repris le rythme vif des jours ouvrés, il est près de 8 h, hâtons-nous, hâtons-nous !
Zonzonnement
sur l’aile d’un moustique
haïku… vole
Le silence comme une attente, offre et demande d’écriture. Le fond de l’air est silencieux, résistant aux aboiements, aux éclats de voix. Fourmillement d’un réveil qui n’atteint pas mon âme restée en deçà. Au moins, jusqu’au bout de mon café, à petites gorgées… remise en route feutrée.
Silence du temps qui passe, qu’une mouche voudrait bousculer. Pour me rassurer, coup d’œil à la trotteuse de la montre qui suit son train de retraitée. Ô mouche, suspends ton vol !
Il y avait peut-être des moucherons et des moustiques (des taons ?) sur ce lac où le poète rimait.
Un soir t’en souvient-il ? nous voguions en silence
On n’entendait au loin, sur l’onde et sous les cieux
Que le bruit des rameurs qui frappaient en cadence
Les flots harmonieux…
Fleuron de poésie romantique en strophes. À le relire, je me demande…. Un haïku n’eût-il pas suffi ? Ou un tanka…. Pour le lyrisme ?
Le temps arrêté
à la cadence des rames
silence du soir
au lac des jours heureux, pause
pour les amants désunis
6 février 2018)