Peut-être...
PEUT-ÊTRE…
Mon linge étendu
a pris l’averse de nuit
doublement propre ?
Peut-être…
Noter les orages d’hier et le ciel couvert du matin. On aura de la pluie à nouveau. Il fera moins chaud. Les considérations météorologiques permettent d’amorcer l’écriture. Les pas du lundi dans la ruelle, aussi.
Se mettre en mode chronomètre. Ponctuation du temps, de l’instant, me laissant peut-être un haïku.
Non. Gommer « peut-être », expression non propice à la création.
Imaginer Dieu, l’Éternel de la Genèse, dubitatif : Je commence par quoi ? Le soleil, peut-être… ou la lune, ou la terre ? l’homme ou les animaux ?*
(*Là, on peut vraiment se demander si on se réfère aux deux versions différentes de la création de l’homme)
Bâtir tout un univers, un multivers de galaxies, d’étoiles — qui naissent et qui meurent au ciel sans nom de saison — et se dire : « Ça tiendra peut-être, mon système gravitationnel ! Est-il bien bricolé ? »… Le doute, dimension divine… oups !
Cauchemar. Mais ce matin, le monde ne nous est pas encore tombé sur la tête, tout compte fait.
Vas-y poète ! Trace franchement ton chemin d’écriture. Sans jamais te demander pourquoi. Pourquoi tu existes et pourquoi c cadeau t’a été fait.
J’ai lu hier cette citation de Prévert : « la Poésie, c’est le plus joli surnom que l’on donne à la vie. »
Dire que le haïku est le poème de la vie, est-ce pléonasme ? Triple redondance ?
Rumeurs qui s’apaisent
entendre le robinet
faut-il donc se taire ?
(19 février 2018)