Jeux de rue
JEUX DE RUE
Avant-dernier jour du NaHaïWriMo (un haïku par jour sur un mot imposé, tout ce mois de février) et l’expression censée nous inspirer aujourd’hui est : jeux de rue.
Les enfants jouent-ils encore dans la rue aujourd’hui ? Patins à roulettes, patinette, trottinette… peut-être !
Mais fi de ces vocables désuets pour les désigner. Aujourd’hui, utiliser l’anglais, of course : rollers, skate-board, ou d’autres noms trop branchés qui ne se sont pas encore fait leur place dans mon dictionnaire obsolète. Versions modernes qu’agrémentent les couleurs fluo et la tenue adaptée : casque, protège genou, protège tibia, combinaison star wars et chaussures de marques…
Ah ! les jeux longtemps… qui ne coûtaient pas grand-chose…
Retrouver après l’école
le vieux pneu guidé
à coup de baguette
Course dans le vent
roulette en paille de cannes
avant l’éolienne
Dévalant la rue
la caisse à roues bricolée
par le grand frère
Nostalgies… je rêve parfois d’une image surannée : un garçon en culottes courtes faisant voguer son bateau en papier dans le caniveau, assis au bord du trottoir.
Las ! l’eau ne coule plus dans nos rues. Quant au trottoir, il est souvent devenu parking clandestin — moin la pèy 130 euros d’amende, ma fille, mon loto té arété, inn ti linstan pou alé restaurant — ou bien hérissé de poteaux métalliques pour parer au stationnement illicite, justement.
Bien trop dangereux aussi, les trottoirs, que les cyclistes empruntent à contre-sens pour un raccourci. « Piétons, descendez sur la chaussée… Non, ne descendez pas ! Le feu vient de passer au vert, « Mémé, remonte sur le trottoir ! »
Trottoir à éviter, donc ? Pas forcément. Il suffit parfois d’un peu d’imagination…
Chemin de l’école
la ribambelle gravée
dans le béton frais
Trottoir fendillé
ces continents inconnus
à dos de parapluie
Marelle enjambée
sans souci de l’enfant
presque au paradis
Oh ! Cela fait bien longtemps que je n’ai pas vu de marelle dessinée sur le trottoir…
(27 février 2018)