Mardi d'avant Pâques

Publié le par Monique MERABET

Mardi d'avant Pâques

DIRE À LA FLEUR…

 

 

 

Serrez-moi dans vos bras

que je sente mes contours

(Danièle Corre in Énigme du sol et du corps)

 

rouge au grenadier

dire à la fleur qu’elle est belle

matin d’automne

 

Ce besoin d’être reconnus, nommés, « serrés dans les bras », nous le partageons certainement avec toutes les créatures conscientes, fleur ou oiseau.

sinon, tout finira comme Narcisse, s’engloutissant dans son propre reflet, faute d’avoir trouvé le miroir bienveillant d’un regard autre qui lui fera découvrir sa réalité, sa vérité, qui lui permettra de dessiner ses contours.

Comprendre l’exultation de Robinson accueillant Vendredi.

 

LA CHANSON DE NARCISSE

 

 

 

Savez-vous pourquoi pleure une fontaine

Malgré le soleil, malgré le printemps ?

Savez-vous pourquoi les fleurs sont en peine

Malgré la lumière aux éclats safran ?

 

Narcisse ! Narcisse ! pépient les oiseaux

Narcisse ! reprend tristement Echo

 

Où est donc passé, gémit la fontaine

Ce fidèle ami qui demeure absent ?

Mes rides diront combien j’ai de peine

De le voir changé en pétales blancs

 

Narcisse ! Narcisse ! pépient les oiseaux

Narcisse ! reprend tristement Echo

 

Ainsi comme à nous, ô douce fontaine

De ce bel héros un jour condamné

Par des cieux jaloux, à si lourde peine

Elle manquera, l’infinie beauté ?

 

Narcisse ! Narcisse ! pépient les oiseaux

Narcisse ! reprend tristement Echo

 

Je ne sais pas trop, répond la fontaine

Si ce fils du fleuve était vraiment beau

Mais en ses yeux clairs — Ah ! Que j’ai de peine ! —

Je ne verrai plus se mirer mon eau

 

Narcisse ! Narcisse ! pépient les oiseaux

Narcisse ! reprend tristement Echo

Publié dans Automne ou printemps

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S
Ah, le "miroir bienveillant d'un regard autre" !
Répondre
M
Quelque chose de rare et de précieux. Mais quel bonheur de le rencontrer sur mon chemin. Merci Monique..