Lendemain de...

Publié le par Monique MERABET

Lendemain de...

LENDEMAIN DE…

 

 

 

Lendemain de Pâques

et le buis refleuri

volets encore fermés

 

Lendemain de… La naïve satisfaction d’être la première à ouvrir ses volets ; les autres résidents de la ruelle dorment encore. Jour férié.

Ce sentiment de posséder le monde ! Un univers sans chats ; ils viendront à l’heure du repas ou après ; pour les restes.

Sans eux je peux imaginer le jour à ma façon, encore Éden — s’il n’y avait pas quelques moustiques matinaux, bien sûr ! — sans mendiants, les drames de la veille pas encore nommés.

Cette nuit, justement… que faisait ce camion — pompiers, police, SAMU ? — stationné dans la ruelle obscure de l’autre monde, gyrophare bleuissant l’obel de la salle de bains ? On ne saura sans doute jamais. La frontière se dresse, impénétrable, entre ici et ailleurs entre fénoir et féklèr. Un chien qui aboie, l’écho de voix assourdies, puis, plus rien… le sommeil emplissant à nouveau le monde.

Et ce matin, ce sentiment de puissance aussi, comme si je commandais au réveil du jardin. Non, oiseaux, ne vous hâtez pas, le riz n’est pas prêt.

La journée se tisse d’infimes tâches — arracher cette traînasse d’herbe entravant le portail — pour tout à l’heure. Quand se sera ralenti le flot de mes pensées.

 

fin de page

écrire plus serré – au loin

 l’Amen d’un oiseau

 

(2 avril 2018)

Publié dans Automne ou printemps

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