Paléontologie des ombres

Publié le par Monique MERABET

Paléontologie des ombres

PALÉONTOLOGIE DES OMBRES

 

 

 

Oiseau solitaire

vibrato d’un appel

dans l’air frais du matin

 

La journée sera belle. Loin là-bas de l’autre côté de l’océan, aussi. Une bouillée d’instants à faner.

Bouillée est un mot que j’ai emprunté à l’amie de Charente, celle qui regarde (entend ?) pousser ses pivoines.

L’oiseau appelle. Saison des amours ? Puis-je m’en faire un kigo ?

Visite sur wiki : le moineau réunionnais se reproduit toute l’année ; le cardinal, d’octobre à mai… Hou ! les vilains ! Me revoilà, Madame Jourdain comme devant, confrontée à l’impossible kigo péi. Oh ! Pléonasme ! Sûr qu’il est complètement irréaliste cet assemblage hétéroclite du japonais et du créole…

Que disait-il alors ce vibrato solitaire, presque lamento ? Que la vie est belle et que je devais me concentrer sur les ombres du mur ?

 

Sous la queue d’ombre

un lézard vert

 

Le lézard-ombre d’hier est devenu ombroiseau. Cours de paléontologie des ombres. Ah ! Voir l’évolution des espèces en accéléré. Qui, des oiseaux ou des reptiles, sont apparus en premier ? Ce n’est pas l’ombre au mur qui me l’apprendra.

Sur le câble, pas l’ombre d’un oiseau pour de vrai… et les pattes… et le bec… et les ailes…

Pour l’émotion créatrice, faudra-t-il me rabattre sur les souvenirs, sur les œuvres artistiques ? La meilleure source d’inspiration est cependant le vivant.

 

Immobiles

les ombres sont-elles

des vivantes ?

 

(17 avil 2018)

Publié dans Automne ou printemps

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