Echos des jours et des nuits
ÉCHOS DES JOURS ET DES NUITS
Le vent ou pas
quelque nuage en déshérence
dernier jour d’avril
Le vent ne sait pas trop s’il doit se lever, souffler de l’ouest ou de l’est… incertitudes cardinales.
Sur le câble déserté, point de cardinal. A-t-il encore un soupçon de rose aux plumes ?
Dernier jour d’avril. Faut-il établir un bilan des mois passés, des jours qui finissent brutalement dans un éblouissement comme une éclaboussure?
Garder un écho de la gloire du couchant afin d’habiller ses rêves, garder l’impression brève de ces jours koman i lé, lé la, lé doboute, après que la tempête est passée. Notre mémoire gardienne de ces paroles douces, sourire que retient la nuit ou le jour, de celles aussi, saumâtres, soumak, maf, qui ont perdu de leur venin. Ne laissant que la peine assourdie de l’être qui souffre et qui ne sait pas aléser ses mots, mal aimé malgré les promesses et les serments.
Garder en mon cœur, sur ma peau, le rayonnement de la première aube consentie. Au-delà du cri, au-delà du sifflement actionnant les poumons. Respirer : écho du passage d’un état d’être à un autre.
Garderons-nous dans l’Au-delà l’écho du dernier râle, d’une respiration qui se défait, d’un battement de cœur ratant sa seconde ?
Ah ! Pourquoi parler de mort, ce matin ? le ciel n’est pas si gris… C’est que tout est inexorablement lié. À chaque instant, un souffle s’élève, un souffle s’éteint. Il nous faut bien parler d’hiver aux pointes des feuilles frémissantes.
Belle de nuit
fanée si tôt ce matin
écho de lune passée
(30 avril 2018)