Géométrie d'un réveil
LA FLEUR DU SOURIRE
Lys orange
sourire sur tige
revenu
Soupir sous le ciel gris. Je ne trouve rien sur quoi appuyer mes pensées que bringuebale le vent. Pensées en latence, en attente d’une couleur pour les révéler.
Équilibre : pensées belles de nuit qui se referment sur le mystère des rêves — le mien oublié —, pensées iris du jour pas encore éclos, ni même en gestation. C’est encore loin septembre ?
Remettre mon billet au prochain printemps… celui que je confronterai avec l’automne, haïkus bi hémisphériques, obligent. Mai. Nous sommes en hiver.
Pensées muguet venu d’ailleurs, brin porte-bonheur qui flanche un peu. Il suffirait d’un geste pour le remettre d’aplomb. Holà ! Seul pilier où accrocher ce matin pâle, où espérer un rendez-vous avec la Paix.
La Paix des fleurs et des oiseaux, celle d’un Amen, d’un Alléluia, cantique de Daniel envoyé par l’amie attentive à semer la joie. Louange universelle de toutes ces choses à accueillir — mais pas à prendre — de notre environnement.
Tant de sourires à partager. Je me demande soudain s’il existe une fleur baptisée sourire ? Jardin de poètes, jardin de sourires… La prochaine fleur inconnue que je rencontre, je la baptise SOURIRE.
Et, après tout, pourquoi ne pas renommer ce muguet un peu trop frêle, un peu trop forcé de fleurir ? Il ne provoque que soupirs et nostalgies, lui qui a « déserté bois et forêts », tu as vu comme il est cher cette année…
Mais pour qui s’en donne la peine, de quoi réunir un beau bouquet à offrir à la voisine esseulée. Le temps du muguet, toujours celui de penser aux amis. Sourire d’âmitié.
Au-dessus de l’eau
l’araignée attrape-rêves
tant de chants d’oiseaux
pour éclairer le ciel gris
sourire jusqu’aux étoiles.
(2 mai 2018)