L'avion au-dessus des toits

Publié le par Monique MERABET

L'avion au-dessus des toits

L’AVION AU-DESSUS DES TOITS

 

 

 

Ciel bleu du dimanche

elle rêve d’un vol de jour

au-dessus des toits

 

Réveils.

Les volets sont encore fermés dans la ruelle. Comme moi, les résidents ont du mal à s’extirper de la chaleur de leurs lits. La fraîcheur s’accentue, même sur le littoral… empathie avec la photo du chemin volcan blanc de givre. Alors, comment font les oiseaux pour continuer à s’ébattre et chanter si gaîment ?

À mon tour, ressentir l’alchimie qui transforme les angoisses de la nuit en matin de joie.

Rencontre avec la petite fille qui s’épanouit enfin, heureuse du voyage prévu pour retrouver ses cousins, son papy. Elle préfère le vol de jour au vol de nuit.

Pourquoi ? lui demandai-je.

Parce que dans le noir, on ne voit rien et j’ai peur que l’avion ne réussisse pas à décoller…

Tout d’abord, je ne comprends pas : lâcheté d’adulte qui pense possible crash et qui ne veut pas savoir. Position d’autruche pour oublier l’équilibre précaire du « plus lourd que l’air ».

Elle précise :

Quand il fait jour, je suis contente de voir que l’avion plane au-dessus des nuages.

Mais, oui, bien sûr ! Voir le miracle en face. Exulter.

Je vieillis ; j’ai bien besoin de cette leçon d’enfance pour changer mon regard sur le monde.

Pourtant, dit Agnès B (la styliste de 76 ans) : « L’enfance, c’est l’humus du départ. On reste celle que l’on était toute petite. »

 

Tout là-haut

d’un regard d’oiseau

voir le monde

 

(1er juillet 2018)

Publié dans Habiller la lune

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