Matin aux pieds mouilés
MATIN AUX PIEDS MOUILLÉS
La pluie de l’hiver abreuve aussi la terre. Et j’irai me plaindre de mes pieds mouillés dans l’herbe, comme d’un caillou dans ma chaussure alors que je suis debout, marchant !
Voir le martin
se dandiner
plaisir de marcher
Mon café s’est refroidi. Que ne l’ai-je bu quand il était chaud…
User les heures en attentes vaines, cela ne saurait alléger les peines, ni ôter une ride au visage vieilli.
Pleure donc, pleure donc pas comme ça
Ça fait pleurer le Bon Dieu la, la..
Ça fait pleurer l’Bon Dieu !
La longue patience d’attendre des nouvelles s’userait-elle au fil des récriminations ? Notre impuissance à agir enlèverait-elle un iota sur notre raison d’être ?
Et si nous avions été créés, non pas pour intervenir, mais pour écouter. Pour voir et entendre ce que disent les arbres.
À quoi serviraient aux plantes et aux animaux de palpiter, à quoi servirait aux pierres de scintiller, à l’eau d’un étang de miroiter, si nous n’étions pas là pour en témoigner, en dire l’âme ?
Comme un ingénieux jouet, un automate dont il faut tourner la clé. Il exhale toute la tristesse d’un objet inanimé jusqu’à ce qu’un enfant le voie, qu’un enfant s’en saisisse, les yeux brillants d’avance des cabrioles pour lesquelles il est programmé.
Matin frileux, aux pieds mouillés… Le vent s’en est allé.
(5 juillet 2018)