Vibrations
VIBRATIONS DE JUILLET
Vibration d’un dong. Je m’installe devant mon écritoire à la demie. Le voisin vient d’ouvrir sa porte. Un parfum d’héliotrope m’arrive, je ne sais d’où… Penser à m’en procurer un plant : j’aime son violet profond.
Depuis quelques jours, un bulbul vient chanter près de la mangeoire. les moineaux ne sont pas revenus. Le merle ne s’intéresse pas au riz, d’ailleurs ; il guigne les graines du liseron, peut-être. Mais elles se sont envolées, catapultées des tiges dans un bruit sec.
J’ai immortalisé — n’ayons pas peur des mots — l’événement dans un pantoun :
Bruit sec annonçant le largage
des graines de liseron.
D’un coup sec, j’arrache la page
où mes mots tournent en rond
C’est promis, bulbul ! Je parlerai de toi lorsque les graines du buis seront rouges et que tu viendras déployer l’éventail cardinal de ta queue dans le feuillage.
Préfères-tu un haïku ? un tanka ? un pantoun ? un sonnet ?
Moi, j’ai opté pour le tanka… en trichant un peu. Je n’ai qu’à extraire un de mon cru dans La disparition… collectif de Tankas sans « e »*, paru aux Éditions du tanka francophone
D’un grand arc rubis
bulbul surgi du jasmin
pour l’instant trop court
jouant la prolongation
ici-bas qui vit mourra.
(8 juillet 2018)
*sans utiliser la lettre « e » comme dans le roman de Perec : « La disparition ». Mais c’est plus facile de tenir le temps d’un tanka que d’un roman.