Vibrations

Publié le par Monique MERABET

Vibrations

VIBRATIONS DE JUILLET

 

 

 

Vibration d’un dong. Je m’installe devant mon écritoire à la demie. Le voisin vient d’ouvrir sa porte. Un parfum d’héliotrope m’arrive, je ne sais d’où… Penser à m’en procurer un plant : j’aime son violet profond.

Depuis quelques jours, un bulbul vient chanter près de la mangeoire. les moineaux ne sont pas revenus. Le merle ne s’intéresse pas au riz, d’ailleurs ; il guigne les graines du liseron, peut-être. Mais elles se sont envolées, catapultées des tiges dans un bruit sec.

J’ai immortalisé — n’ayons pas peur des mots — l’événement dans un pantoun :

 

Bruit sec annonçant le largage

des graines de liseron.

D’un coup sec, j’arrache la page

où mes mots tournent en rond

 

C’est promis, bulbul ! Je parlerai de toi lorsque les graines du buis seront rouges et que tu viendras déployer l’éventail cardinal de ta queue dans le feuillage.

Préfères-tu un haïku ? un tanka ? un pantoun ? un sonnet ?

Moi, j’ai opté pour le tanka… en trichant un peu. Je n’ai qu’à extraire un de mon cru dans La disparition… collectif de Tankas sans « e »*, paru aux Éditions du tanka francophone

 

D’un grand arc rubis

bulbul surgi du jasmin

pour l’instant trop court

jouant la prolongation

ici-bas qui vit mourra.

 

(8 juillet 2018)

 

*sans utiliser la lettre « e » comme dans le roman de Perec : « La disparition ». Mais c’est plus facile de tenir le temps d’un tanka que d’un roman.

Publié dans Habiller la lune

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